Nimrod, Gens de Brume

Parfums d’existence

Nimrod évoque — à tra­vers divers sen­tiers — l’état renais­sant qu’il a décou­vert à Som­mières en Pro­vence. Le tout sans nos­tal­gie de ses terres pre­mières. Néan­moins, l’auteur crée une dia­lec­tique entre deux tem­po­ra­li­tés : celle du pré­sent, celle du passé. Il évoque un temps d’apaisement dans un lieu où, par-delà les cli­chés, le Midi devient l’espace pri­vi­lé­gié capable de clore les cha­grins afin qu’une séré­nité revienne.
Existe en fili­grane du Giono en une telle évo­ca­tion. Elle crée une archéo­lo­gie men­tale du savoir qui ne se conquiert qu’avec l’âge, avec les décli­nai­sons d’images aux énigmes bien­fai­santes du baroudeur.

Entre dérive et fixa­tion, le livre pas­sant des rivages d’un fleuve afri­cain aux berges bleues du Gard fait du poète tcha­dien le plus méri­dio­nal des écri­vains. Il est capable de sai­sir le suc et le par­fum que libère une fleur au moment où dans le ciel une buse esquisse “le pro­fil d’un impro­bable fla­con”.
Son livre est com­pa­rable à celui de l’oiseau écrit dans l’éther et que savent recon­naître ses nou­veaux voi­sin, “gens de brume” qui ont suc­cédé aux anciens d’un autre conti­nent. D’où cette ode à la sur-vivance au-delà des affres et des errances.

jean-paul gavard-perret

Nim­rod, Gens de Brume, Actes Sud, coll. essences, 2018, 60 p. — 9,00 €.

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