Tout ce qui reste ou exercice de patience
A force de les écrire, il arrive non seulement que les mots nous prennent mais que nous ne tenions que par eux. D’une certaine manière, c’est tout ce qui reste de nos amours. D’autant que vivre avec eux du matin au soir, comme un vieux couple, est idéal. Ils ne répondent pas. Ou du moins que de nous.
Ils font ce que nous voulons qu’ils fassent même si, bien sûr, ils nous échappent au sein de la conversation silencieuse, élémentaire, électriquement neutre et comme si les choses n’existaient pas. Si bien “qu’ il n’est pas rare qu’à la fin quelques-uns se hasardent dans nos rêves et prennent la place que, sous un vague prétexte, nous leur avions refusée. Notre phrase tient là sa substance.” Et nous tenons à elle.
C’est la maladie de l’écriture. Celle dont on ne se remet pas. Et pour cause. Elle démange, chatouille nos ombres — ce qui est bien plus pratique que de les fuir en partant dans la direction opposée.
L’histoire de notre écriture est donc une histoire physique et de désir puisque celui-ci ne cesse de la traverser. Et que l’âge avance avec ses spectres ne suffit pas à la ralentir. Philippe Denis l’a bien compris.
Même s’il la cultive toujours en gardant du discours juste ce qu’il faut afin qu’il se poursuive.
jean-paul gavard-perret
Philippe Denis, Pierres d’attente, La Ligne d’ombre, 2018, 58 p. — 10,00 €.
Le virus du mot, maladie orpheline?
Votre article est absurde et sans aucun intérête. J’ai lu ce livre — il vaut mieux que ce que vous en dites.
Vos lignes sont évasives. Autant ne rien dire.