Thomas Fenton et Jamal Igle, L’Armée des anges — Tome 2 : “Le marchand de sable”

Une BD qui tourne à cent à l’heure, soit, mais quid du fond ?

Flic à la Nouvelle-Orléans, Jason Ash enquête sur un serial killer - “le mar­chand de sable” - qui enlève des jeunes filles, ainsi que sur la dis­pa­ri­tion d’un homme nu, cru­ci­fié la tête en bas sur un arbre du bayou St. John, éva­noui de la morgue. Voici com­ment le tome 1 nous pré­sen­tait une “guerre des anges” où s’affrontaient des per­son­nages dotés de pou­voirs sur­na­tu­rels, bien au-delà appa­rem­ment des capa­ci­tés du modeste Ash. Une situa­tion qui se com­plique sin­gu­liè­re­ment lorsqu’on retrouve le nom de l’inspecteur ins­crit en lettres de sang sur les murs du lieu d’un crime, accom­pa­gné de signes cab­ba­lis­tiques que Ash déchiffre sans dif­fi­culté, cau­sant ainsi la stu­pé­fac­tion de la police scien­ti­fique, inca­pable de déter­mi­ner de quelle langue il s’agit.

Un Rab­bin spé­cia­liste des écri­tures anciennes révèle alors que Jason sait lire sans l’avoir apprise l’écriture des anges, science réser­vée aux seuls (et peu nom­breux) ini­tiés. Tan­dis que l’examen au car­bone 14 du médaillon aban­donné par l’ange David ren­voie à un objet vieux de 250 mil­lions d’années, le cri­mi­nel sévis­sant dans l’ombre frappe de nou­veau et enlève la femme de l’enquêteur, en dépit de la sur­veillance d’une équipe de la police…

Ce nou­veau tome de L’Armée des Anges mul­tit­plie les pistes et offre de nom­breuses scènes d’action, mais laisse appa­raître une cer­taine indi­gence du scé­na­rio : qu’il y ait une rela­tion entre Ash et les anges tombe sous le sens, mais cette direction-ci n’est pas explo­rée dans ce tome 2, qui pré­fère la pro­fu­sion des per­son­nages et les flashes back à tout va. Bref, on n’est plus dans l’album, pro­to­ty­pal, d’installation mais de tran­si­tion et il faut encore ron­ger son frein en atten­dant que soient éclai­rés les agis­se­ments du mys­té­rieux “mar­chand de sable”.
Reste que, mal­gré une gamme chro­ma­tique des plus sombres, le trait fort réa­liste et l’incontestable cha­leur des cou­leurs nous invitent à pas­ser un bon moment en com­pa­gnie de ces curieux anges dam­nés : du point de vue for­mel L’armée des anges tourne donc à cent à l’heure, soit, mais quid du fond, tout de même ?

fre­de­ric grolleau

   
 

Tho­mas Fen­ton et Jamal Igle, L’Armée des anges — Tome 2 : “Le mar­chand de sable”, Les Huma­noïdes asso­ciés, 2005, 48 p. — 12,60 €.

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