Semblant sortir d’un miroir noir, Brittany Markert fait apparaître d’étranges psychés. Surgissent des images archétypales qui transforment la femme en une nature dominante, imprenable sauf lorsqu’elle devient maîtresse des jeux. Existe une suite de situations obsédantes qui travaillent l’inconscient en faisant remonter ce que la raison empêcherait de voir sans ce miroir que l’artiste tend.
S’y découvre toute une révision du féminisme. Ici, il s’intéresse à ce qu’il existe dans l’être de plus profond. C’est à la fois sa peau comme disait Valéry mais pas seulement. L’intimité érotique permet d’aborder la peur, le désir, la mort, la santé psychique, la sexualité, l’amour, le genre et l’identité.
« Bien que personnel, j’avais l’intention de puiser dans l’inconscient collectif dans l’espoir que l’histoire ne soit pas la mienne, mais la nôtre » écrit la créatrice non sans raison. D’où ces suites f’images provocatrices et obsédantes et toujours profondément belles. Elles expriment des solutions ou des irrésolutions là où le surréalisme premier rejoint un réalisme qui ne se contente plus des apparences et plonge dans les tréfonds de l’humain..
jean-paul gavard-perret
Brittany Markert, In Rooms, Volume 2, 2018.