Just Loomis est né en 1957 au Nevada. Il a commencé sa carrière à Milan en 1983 lorsque l’éditeur et galeriste Sozzani lui confie sa première histoire de la mode pour « Vogue Sposa ». A cette époque l’artiste découvre tout le monde du « back stage ». Ce fut pour lui la révélation des secrets de la beauté. Il va poursuive la quête de ce monde caché à Rome, Milan, Paris, New York et Los Angeles. Il saisit les modèles non en pose mais lorsqu’elles se préparent afin de capter la beauté en « work in progress ».
Loomis quitte ensuite l’Italie pour New York où il travaille de manière régulière pour « Harper’s Bazaar » et « New York Times magazine ». En parallèle, il poursuit un travail personnel. En 2010 il revient sur son passé et publie déjà chez Hatje Cantz “As We Are” (édité par June Newton épouse d’Helmut dont il fut l’assistant) : Loomis y retourne à ses premières photographies des années 70 prise à Reno et dans le Nevada, qui traduisent la vie quotidienne dans l’Ouest américain.
Ce nouveau livre (impressionnant) devient une sorte de monographie des travaux majeurs de Loomis toujours capable de comprendre celles qu’il photographie — ce qui donne à ses prises une force particulière. Le monde de la mode se transforme soudain en « sur-vivances » aux couleurs intenses venues d’un surgissement intempestif. Sous l’apparente banalité se cache ce qu’il y a de plus fantastique. L’image devient un seuil visuel particulier. Le dépassement ne revient pas à trouver ce qu’on attend mais indique de franchir un miroir.
Des flammes restent de glace mais des neiges se transforment en brasier. Entre les modèles et le photographe rien ou peu semble les séparer. Sous cette face cachée où les modèles se dévoilent existent une reconnaissance et admiration particulière en des fragments d’éphémère qui permettent d’imaginer beaucoup.
jean-paul gavard-perret
Just Loomis, Backstage, Hatje Cantz, Berlin, 2018, 28 p. — 50,00 €.