Zéno Bianu, Bleu fauve

La note bleue

Poète de l’intensité, Zéno Bianu avance « seul pour brû­ler tous mes masques » écrit-il. Et il l’accomplit en sor­tant « du fond de la nuque » et des « contre­forts du cœur » une pen­sée qui glisse dans un souffle afin de trou­ver dans l’arc-en-ciel des pistes — non une voie for­cé­ment royale mais celle qui res­semble — par exemple — au Quar­tet de John Col­trane. Bref, une musique qui tor­ré­fie les nerfs et porte à l’impossible par un feu nourri de mots — mais jamais trop.
Et ce, jusque à atteindre sinon la note bleu du jazz­man un autre bleu : pre­mier, pur et fauve qui est « à jamais le bleu ciel » et que cares­sait – rap­pelle le poète – Nova­lis. Dans son rêve stel­laire, Bianu — pour qui le réel demeure insuf­fi­sant — reste le semeur d’utopie à la recherche de l’étoile d’un ber­ger inconnu dans l’effondrement de la nuit.

Richard Texier ajoute ses val­lées de Nep­tune et de Jupi­ter au texte. Elles deviennent sous son joug d’un bleu qu’on nom­mera du nom de l’artiste comme il y eut un bleu Klein. Face à elles, chaque poème est l’élément d’un chau­dron cos­mique qui nous dépasse et fait le joint entre ce qui se passe au cœur du binaire comme dans la poé­sie de l’auteur.

lire notre entre­tien avec le poète

jean-paul gavard-perret

Zéno Bianu,  Bleu fauve, inter­ven­tions de Richard Texier, Le Cas­tor Astral, 2018, 110p. — 14,00 €.

Leave a Comment

Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com, Poésie

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>