Geoffrey Squires, Silhouettes

Figu­ra­tion des fantômes

Silhouettes reste l’ouvrage le plus intime du poète irlan­dais. Il y sai­sit, comme le titre l’indique, des fan­tômes humains et ani­maux au sein des moments chauds de l’été. Le livre com­mence avec des hommes qui tressent une corde selon des gestes, effi­caces. La corde ter­mi­née, ils en font une nou­velle. C’est là une des images de notre des­ti­née de Sisyphe qu’il faut ima­gi­ner plus ou moins heu­reux.
Suivent des impres­sions plus fugaces d’êtres humains, de choses, de menues infor­ma­tions qui tra­versent les pages : une lampe dans un cou­loir, une femme immo­bile dans un jar­din, l’annonce d’un fait-divers loin­tain, un couple sur l’eau ou encore « Fleur / qui s’ouvre à moi : dans le noir / quand les fleurs ne s’ouvrent pas ». Res­tent des suites d’apparitions plus ou moins solides ou stables.

L’irréel ou le réel se décom­posent et se recom­posent dans la mémoire à tra­vers des enchaî­ne­ments qui n’en sont pas for­cé­ment. Une géo­gra­phies des espaces inté­rieurs et exté­rieurs se dresse là où tout ne fait que pas­ser dans l’éclatement des formes clas­siques. Lequel rap­proche Squires de la poé­sie amé­ri­caine des années 80 là où les textes res­semblent à des « ghost notes ».

jean-paul gavard-perret

Geof­frey Squires,  Sil­houettes, tra­duc­tion de Fran­çois Heus­bourg, Des­sins de Jean-Pierre Schnei­der, Edi­tions Unes, Nice, 2018, 38 p. — 15,00 €.

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