Le photographe italien Stefano Galli photographie les photographes (amateurs et touristes). C’est une sorte de promenade satirique dans les grands parcs nationaux de l’Ouest Américain (Monument Valley, Grand Canyon, etc). Il est facile de se moquer de ceux qui sont saisis par de tels paysages. C’est pourquoi la critique se fait chez l’Italien bienveillante. Les photographes amateurs restent nos semblables, sœurs et frères. Chacun a envie de prendre place dans la mythologie mondialiste de tels lieux.
Stefano Galli possède le mérite à la fois de montrer les émerveillés (mais pas toujours) et les merveilles de la nature qui les entourent. Observateurs et observés se conjuguent. L’artiste montre une réalité où tout compte fait le paysage ne souffre que très peu de ses visiteurs. Le côté sauvage demeure : ses passagers ne sont tout compte fait des épiphénomènes.
C’est l’avantage de l’immensité de lieux. Derrière les touristes l’auteur fait comprendre ce qui les fascine dans ce voyage du voyage où la photographie tient lieu de témoin. Au sein de ce jeu, le photographe lui-même s’est accordé un répit.
jean-paul gavard-perret
Stefano Galli, Grand Turismo , 2017, www.stefanogalli.com