Un texte écrasé plutôt que mis en valeur par la scénographie
La salle est éclairée par des leds en forme de néons. De lourds blocs de roches installent un climat sombre, nocturne. Des personnages ceints de noir s’avancent à pas feutrés. L’approche est lente ; elle dure. La scène, plongée dans la pénombre, semble chercher l’immobilité. Une trop longue introduction. Le roi est le premier personnage qui installe la pièce.
L’action est traitée comme celle d’une tragédie. Le texte est un peu déclamé ; les personnages apparaissent un peu emphatiques, ils ne semblent pas nourris de leur personnalité, mais plutôt voués à une action qui les emporte malgré eux. La démarche du spectacle n’est pas saillante ; le climat est variable ; il offre peu de prise à la lecture.
Clément Poirée distille les trouvailles ingénieuses au cours de la représentation, mais il ne les subordonne pas à une orientation déterminée. Les traits d’humour restent ponctuels. Certes, le texte de Calderon semble plutôt être lu comme une exploration des rapports père/fils que comme une interrogation de la relation rêve/réalité. Mais la représentation reste peu prenante, car elle ne polarise pas l’attention : il en est comme si le foisonnement du texte avait empêché le metteur en scène d’effectuer des choix.
Aussi le propos, même s’il est rythmé, manque de tension : ce n’est pas tant que l’action soit sclérosée ; c’est plutôt qu’elle n’est pas mise en perspective. Le texte, d’une portée psychologique et métaphysique forte, est redoublé, écrasé plutôt que mis en valeur par la scénographie.
christophe giolito
La vie est un songe
de Calderon
texte français Céline Zins
mise en scène Clément Poirée
- Photo © Antonia Bozzi -
avec John Arnold, Louise Coldefy, Thibaut Corrion, Pierre Duprat, Laurent Ménoret, Morgane Nairaud, Makita Samba, Henri de Vasselot.
Scénographie, Erwan Creff
Lumières, Kévin Briard assisté de Nolwenn Delcamp-Risse
Costumes et masques, Hanna Sjödin assistée de Camille Lamy
Musiques et son, Stéphanie Gibert assistée de Michaël Bennoun
Maquillages et coiffures, Pauline Bry
Collaboration artistique, Margaux Eskenazi
Régie générale, Farid Laroussi
Habillage, Emilie Lechevalier et Françoise Ody
Régie, Laurent Cupif et Michaël Bennoun
Production Théâtre de la Tempête, subventionné par le ministère de la Culture, la Ville de Paris et la Région Île-de-France // Coproduction Cie Hypermobile ; Scène conventionnée Théâtre et Théâtre Musical Figeac/Saint-Céré – Festival de Figeac // Participation artistique du Jeune Théâtre national
Théâtre de la Tempête. Cartoucherie de Vincennes.
Du mardi au samedi à 20h00 et le dimanche à 16h00
Du 21 septembre au 22 octobre 2017
Cartoucherie, route du Champ de Manœuvre, Paris 75012
01.43.28.36.36 - www.la-tempete.fr
Durée : 2h30