“J’offre mon sexe à la vue du public, mais mon regard m’appartient” annonçait l’artiste lors de sa performance au Louvre. Depuis, Deborah De Robertis est poursuivie pour exhibition sexuelle et violence à la suite d’une plainte déposée par le musée et ce au moment où « la Joconde est peut-être nue depuis toujours » puisque la presse révélait, suite à l’affaire, que Léonard de Vinci avait très certainement peint son modèle nu. Mais la créatrice reste reléguée sur le banc de l’infamie eu égard à son « geste ».
Deborah De Robertis vient d’annoncer la sortie de son clip “Ma Chatte Mon Copyright”, diffusé en avant-première le 29 septembre dans un endroit tenu secret jusqu’au dernier moment. Elle propose aussi des images da sa dernière performance afin de faire comprendre que derrière le visage universel de La Joconde se cache une multiplicité de femmes et d’hommes.
Dans cette performance, Valie Export et la Grim Team (les 2 premiers graffeurs à avoir tagué les murs du Louvre) sont mis à l’honneur. Manière pour l’artiste d’envoyer un message sans équivoque au monde de l’art qui ignore majoritairement son travail. Et la performeuse de préciser : “Puisque le monde de l’art refuse de reconnaître la légitimité de mon geste, le reconnaîtriez-vous mieux si l’artiste Valie Export le reproduisait aujourd’hui ? Nier mon geste c’est nier l’Histoire qui m’a précédé.“
Dans le court-métrage “Ma Chatte Mon Copyright” ” d’autres artistes se cachent sous les jupes de La Joconde” : la rappeuse Mac Manu et le rappeur Yaway, Aurore Le Duc, et plusieurs DJ (entre autres). L’artiste par ailleurs entamer une campagne de crowfunding afin de réaliser d’autres performances. Un objet phare est mis en exergue : les culottes de l’artiste. Et celle-ci de préciser : “Lorsque j’ai exposé à la FIAC j’ai eu l’impression de faire le tapin. Alors, tant qu’à faire la pute, pourquoi ne pas vendre mes culottes ? »
Moyen pour l’artiste à la fois de continuer sa lutte et de modifier le traitement et la représentation du féminin. Ce n’est pas le sexe en tant que « chose » qui intéresse l’artiste mais ce que Beckett nomma en analysant la peinture sa « choséité ». Deborah de Robertis « dénonce » autant qu’elle illustre les divers visages de la féminité et de ses stéréotypes. L’objet n’est plus de faire lever du fantasme mais de provoquer une réflexion que le monde a bien du mal à accepter.
jean-paul gavard-petret
Deborah De Robertis, Ma Chatte Mon Copyright, voir site de l’artiste.