Il faut savoir se perdre dans la lumière noire et les ombre blanches d’Alexandre Christiaens pour aspirer des vertiges plastiques. Résurgences, déliés et défilés entrent en résonance avec une sorte d’inconnu. Il ouvre à l’insaisissable au sein du paysage dont l’artiste préserve le mystère.
Amoncellement des courbes, calme parfait (en apparence), tout semble à portée de main. Chaque photographie propose des effets étranges, des seuils à franchir dont le passage est comme interdit. Il ramène à la clôture, mais aussi à l’ouverture : tentation, présence, attente tout là où se renverse la problématique habituelle du seuil dans le paysage.
En des suites de déclins et de remontées et dans des fluorescence existe un sentiment de lourdeur et de légèreté au milieu du jour comme au sein de la nuit. Gangues et linteaux se transforment en jaillissement de lumière. Tout est dense et aéré : opacité de l’air, diaphanéité de la pierre, épaisseur de la mer.
Avec élégance, tout se mêle le temps d’un éternel spasme : ascension, chevauchée, crue.
jean-paul gavard-perret
Alexandre Christiaens, Réseau cristallin, Centre d’Art Contemporain de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Charleroi, du 20 septembre au 3 décembre 2017.