Flore Kunst, Amoureuse ou esclave

Les seins d’abeilles

Flore Kunst est une reine col­la­giste qui se plaît à mul­ti­plier sur ses modèles des organes ten­ta­cu­laires. Chi­nant ses gaies chattes japo­ni­santes sur de vieilles cartes ou des revues que les sexa­gé­naires (qui n’ont jamais si bien porté leur nom)  connurent  dans une jeu­nesse bou­ton­neuse et ona­niste, l’artiste taille dans le vif pour railler et ral­lier les voyeurs de ses rayures intem­pes­tives. Qu’on se ras­sure : ils ont tôt fait de se rajus­ter comme les per­son­nages de col­lages font de leur gaine.
Chaque mon­tage devient un encor­net glacé : pour autant, l’artiste ne noie pas le pois­son. Flore est à la faune ce que le faune est au pho­no­graphe : le musi­cien d’O. L’empire des sens devient un empire du milieu par­fois encom­bré. Si bien que le regard ne coïn­cide pas tou­jours là avec l’œil puisque le corps devient un hébreu ténébreux.

Parfois, bien des doutes sont émis. Le veau est sous la mère. Mais cha­cun de se deman­der qui suce qui parmi les sus-dit et les autres. Il y a des méli-mélo où l’artiste n’y va pas mollo. Le dos de sa cuillère s’incurve et passe du convexe au concave. Il fait les écuyères amènes. Leurs che­vaux s’ébrouent dans une poly­pho­nie visuelle. Le mors aux dents, ils sont les Adam que les trompes de Fal­lope dépotent. Haro sur les beaux dadais !

jean-paul gavard-perret

Flore Kunst, Amou­reuse ou esclave, Edi­tions Uni­ted Dead Artist,
dis­po­nible sur: http://www.blanquet.com/marchandises/  

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