À l’occasion du 500ème anniversaire de la mort de Jérôme Bosch (vers 1450–1516), dont l’exposition du cinquième centenaire de sa mort vient de s’achever cette année 2016 à Madrid, le roman de Frédéric Grolleau plonge le lecteur dans l’univers du peintre néerlandais dont… on ne sait (presque) rien.
D’où l’impérieuse nécessité d’imaginer son journal intime pour que nous puissions, sur le mode de la confidence, écouter cette voix qui s’est perdue par-delà les siècles. Enfin nous allons savoir qui est ce peintre qui a exploré le monde et ses enfers, les Hommes et leurs envers et découvrir ses aspirations, ses meurtrissures, ses convictions et ses failles.
Distillant au fil des pages bribes d’éléments d’introspection psychologique, extraits de textes doctrinaux, fragments d’esthétique, recettes alchimiques mais aussi minutes de procès, Frédéric Grolleau offre une clé de lecture pour que nous puissions découvrir les travers et autres intuitions d’un homme chez qui l’occultisme conduit à fonder un véritable mysticisme esthétique.
Pour accompagner la sortie du film de José Luis Lopez-Linares, Le Mystère Jérôme Bosch, l’angle historique se devait d’être abordé par la composante philosophique, donc aussi poétique et romanesque. Et qui, mieux que Frédéric Grolleau – dont les romans biographiques détournés (Tintin, Nicolas Rey notamment) ont peint l’arête aiguisée d’un autre possible – pour nous offrir ce journal intime d’un peintre vraiment hors du temps…
Frédéric Grolleau, Hieronymus – moi, Jérôme Bosch ou le peintre des Enfers, une dizaine d’illustrations couleur, Les Editions du Littéraire, collection « La bibliothèque de Babel », parution : 2 novembre 2016, 292 p.- 23, 50 €.