Alison Bignon, A Road (exposition)

On the road again

Dans une sophis­ti­ca­tion aussi poé­tique que mini­ma­liste, Ali­son Bignon fait œuvre de dis­cré­tion par la har­diesse des entre­lacs, des formes et de quelques cou­leurs. L’artiste invente une beauté par­ti­cu­lière par un art qui semble le plus simple mais qui demeure le plus dif­fi­cile. Ses empreintes éli­minent les faux-semblants, les faux-fuyants, les pirouettes.
Ali­son Bignon reste tou­jours ori­gi­nale. Il ne s’agit plus pour elle de retran­cher quelque chose à ce qui est déjà de l’ordre de la dis­pa­ri­tion mais, dans un ima­gi­naire d’élévation, de redon­ner vie au quasi impal­pable en un jeu d’espacement et de mou­ve­ment afin que jaillissent des images légères et sourdes.

Procé­der de la sorte revient à grat­ter le refoulé, à pro­duire de l’inconscient par delà les fan­tasmes ou les sou­ve­nirs. Chaque œuvre devient le ferment mys­té­rieux de rela­tions à soi et au monde. Des­sins et gra­vures pro­posent le plai­sir de songes, lui ouvrent de nou­velles voies entre l’immense et l’intime, le ferme et le fluc­tuant, le fur­tif et l’évident.
Tout devient fron­tières et den­telles fra­giles. Se créent un maillage et un cha­ri­vari en har­mo­nie avec le raf­fi­ne­ment sub­tile dans une fuga­cité cyprine : tout est souf­flé d’une mou­vance conta­gieuse au sein de la dia­pha­néité et de la hantise.

jean-paul gavard-perret

Ali­son Bignon, A Road (expo­si­tion), Zeuxis, Londres, 1–12 juin 2016.

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