Depuis 1991, année de sortie du premier livre portant le label Zulma, cette petite maison d’édition a parcouru un grand chemin
Tandis qu’il enseignait les lettres, Serge Safran publia quelques ouvrages. Puis il s’occupa d’une revue, travailla beaucoup pour Le Castor astral — autant dire qu’il aborda le livre par toutes ses facettes… si l’on excepte la vente directe puisqu’il n’a jamais été libraire. Il est maintenant éditeur à plein temps, à la tête des éditions Zulma, maison qu’il a co-fondée avec Laure Leroy il y a treize ans.
Zulma… Derrière ce prénom féminin au doux parfum de désuétude se tient une “petite structure” éditoriale qui n’a de désuet que cet amour véritable du livre et de la littérature que l’on ne trouve plus que rarement — et au nom duquel on n’hésitera pas à travailler à partir d’un authentique manuscrit pour peu que le texte en vaille la peine…
Zulma est née en 1991…
Serge Safran :
En 1990 officiellement, mais le premier livre est sorti en 1991, en effet.
Donc vous avez treize ans… est-ce que ce treize est une échéance importante ?
Non, le nombre d’années n’a pas d’importance en soi bien que l’on parle souvent de “paliers décisifs” en ces termes-là (les 10 ans, les 15 ans d’une maison… etc.) Ce qui est pertinent, c’est le moment où l’on atteint un équilibre financier, celui où l’on dépasse cet équilibre en commençant à faire des bénéfices et enfin celui où l’on devient autonome en réinvestissant ces bénéfices dans de nouveaux emplois de façon à agrandir une structure. En ce qui me concerne, l’échéance décisive est intervenue quand j’ai renoncé à l’enseignement — profession qui assurait mes revenus — pour me consacrer entièrement au métier d’éditeur.
Zulma est née dans le Gers. Que reste-t-il de la maison, là-bas ?
Il n’y a que le siège social. En fait, la “naissance” de Zulma dans ce département relève un peu du hasard puisque ni Laure Leroy ni moi ne sommes originaires de cette région… Mais l’un des cofondateurs avait des entreprises là-bas et l’on a trouvé que c’était pratique d’avoir le siège social au même endroit. Nous étions donc physiquement installés dans un petit village, d’où nous avons déménagé pour aller à Toulouse — où nous avions les inconvénients de la grande ville sans avoir les avantages d’une capitale — que nous avons fini par quitter pour venir à Paris. Comme nous n’avions pas vocation à être un éditeur régional, nous ne voyions aucun avantage à être un éditeur généraliste “en région”. Et puis force est de convenir qu’en matière de vie littéraire, les événements majeurs se passent à Paris…
Quand vous avez commencé, vous disposiez ddéjà d’un certain nombre de livres prêts pour la publication — un catalogue en quelque sorte — ou bien votre production s’est-elle faite au coup par coup ?
Nous avons démarré avec un ensemble de textes qui se répartissaient dans trois collections différentes — érotisme, récits de voyage et littérature générale (auteurs français et étrangers confondus). Nous savions parfaitement ce que nous voulions, et nous avons développé d’abord ces trois secteurs-là. Puis, peu à peu, nous avons créé de nouvelles collections mais avec prudence : nous sommes une petite structure qui doit d’abord affirmer son identité, habituer les gens à sa présence à travers quelques publications bien définies. On ne s’étonne guère de trouver une multitude de collections différentes chez un gros éditeur, mais si une petite maison affiche un catalogue apparemment disparate, on ne comprend plus ses intentions ni son positionnement. D’où la nécessité d’être vigilant, et surtout de soigner la communication dès qu’on lance quelque chose de nouveau. Il est bien sûr possible de jouer la carte de la spécialisation et de se cantonner à un seul secteur très précis, mais en ce qui nous concerne, nous recherchons plutôt la diversité, nous sommes ouverts à tout ce qui se passe et nos options évoluent au fil des événements. Et puis nos intentions doivent être modulées en tenant compte de ce que font les autres éditeurs… par exemple, nous voulions dès le départ publier de la littérature française contemporaine. Mais il y a une telle concurrence dans ce domaine que nous avons dû nous freiner ; et en littérature étrangère nous avons assez vite renoncé par exemple à publier des auteurs anglo-saxons parce que nous avons bien compris que le secteur était occupé de tous les côtés et qu’il était très difficile de s’y immiscer. Fort heureusement, il y a encore des terrains vierges en littérature étrangère que les gros éditeurs n’ont pas beaucoup explorés, comme la littérature coréenne — que nous avons d’ailleurs rencontrée un peu par hasard et qui se trouve correspondre à ce que Laure Leroy et moi aimons en littérature asiatique. Nous avons donc commencé à publier plusieurs auteurs coréens, des “classiques” et des contemporains avec lesquels d’ailleurs nous nous entendons très bien, et aujourd’hui, nous sommes l’éditeur étranger qui publie le plus d’ouvrages coréens à l’échelle mondiale ! Mais nous avons aussi été les premiers à publier une traduction des Kama sûtra directement à partir du sanskrit, et l’année prochaine, nous allons nous lancer dans la littérature indienne. Et il convient de souligner que toutes nos traductions sont faites à partir des langues d’origine.
Comment se passe la création d’une collection ? Vous partez d’un concept de base et vous recherchez des textes pour l’alimenter, ou bien la collection naît-elle d’une accumulation de manuscrits qui doivent être accueillis ?
Les deux ! par exemple la collection “Grain d’orage” est née d’une accumulation de manuscrits atypiques qu’on trouvait très bien mais qui ne correspondaient à aucune des normes habituelles de format — c’étaient même parfois des livres qui avaient été refusés ailleurs à cause de leur brièveté. Et on s’est dit que si un livre était bon, on ne devait pas le priver de publication sous prétexte qu’il est court. Mais il arrive aussi qu’on parte d’une idée, en pensant que ça correspond à une attente, à un besoin. Et comme on ne peut être fixé qu’en passant à l’acte, on s’efforce de concrétiser les idées quand elles se présentent ; ensuite, on rectifie le tir selon les réactions. C’est en suivant ce chemin qu’on a lancé notre collection “Le Ranch de la Pleine Lune” : nous avons eu envie de faire des livres de jeunesse mais sans avoir de manuscrits disponibles dans ce registre-là. Et puis la jeunesse est tout de même un domaine très particulier ; comme nous avions une expérience en matière de livres spécialisés sur les chevaux, nous avons imaginé qu’en publiant des livres de jeunesse qui évoqueraient le monde du cheval, nous aurions déjà un public susceptible de s’intéresser à ces publications. N’ayant pas trouvé en France ce que nous cherchions, nous avons acheté une série anglo-saxonne de romans pour enfants — de huit à seize ans — que nous avons fait traduire. Mais nous ne nous en sommes pas tenus là ! nous avons ajouté des dessins originaux et un “cahier “éthologique” qui, à la fin de chaque volume, reprend quelques thèmes du roman et les explique au lecteur — par exemple, si dans le roman une jument met bas, le cahier éthologique expliquera comment se déroule un accouchement, les problèmes qui peuvent survenir, la conduite à tenir avec la jument… etc. Quand nous reprenons des textes existants, nous avons pour principe de leur ajouter toujours un “plus” éditorial ; nous ne faisons pas partie des “poids lourds” de l’édition, aussi devons-nous innover sans cesse pour attirer l’attention sur notre travail ; c’est une contrainte, mais c’est très stimulant.
Qu’en est-il de votre collection de récits de voyages, “Hors Barrière” ?
C’est une collection qu’on a plus ou moins mise en sommeil, mais elle n’est pas arrêtée ; on a simplement exploré d’autres secteurs au lieu de continuer d’exploiter davantage celui-là car l’intérêt pour les récits de voyage, qui a été très fort à une époque, a nettement diminué. Mais sans tarir tout à fait et d’ailleurs les livres de la collection ont un public, ils continuent à circuler et à se vendre.
Qu’est-ce qui vous a poussé à créer “Zulma Poche” au printemps dernier ?
Il y avait longtemps que nous avions envie de lancer cette collection de manière à pouvoir remettre en circulation quelques livres qui avaient eu un certain retentissement en grand format et qui étaient presque épuisés. Si la demande demeure à peu près constante, on le réimprime, mais comme on ne peut pas le remettre sur le marché dans les mêmes conditions — il y a déjà eu au moment de la première publication une mise en place chez les libraires et une campagne d’envois à la presse — on le sort en format de poche. Proposer à nouveau à la vente un titre ancien mais sous un format différent et surtout à un prix moindre permet de lui donner une seconde vie — c’est sur ce principe-là que fonctionnent les éditions de poche. Mais nous sommes encore jeunes et nous n’avions que deux ou trois titres qui répondaient aux critères que je viens d’exposer — notamment le premier roman d’Ella Ballaert, Mary Pirate. Aussi avons-nous assigné à “Zulma Poche” d’autres objectifs que de “ressusciter” nos anciennes publications : par exemple récupérer les textes d’auteurs que nous aimons et que nous publions mais qui sont sortis chez d’autres éditeurs et sont épuisés — c’est alors une question de négociations entre nous, l’auteur, et l’éditeur qui ne commercialise plus le(s) livre(s) en question.
Enfin, nous alimentons ce catalogue de poche par des livres dont les auteurs sont décédés et dont il faut retrouver les ayant-droits - à moins qu’ils appartiennent au domaine public, comme La Fille Élisa, d’Edmond de Goncourt qui sort cet automne ou Le Rayon vert, de Jules Verne, que nous allons sortir au printemps prochain. Mais là, nous nous heurtons au problème de la concurrence : comme nous ne pouvons pas accompagner le livre d’un appareil critique conséquent, à l’instar d’un gros éditeur — cela exigerait un travail qui nous obligerait à commercialiser l’ouvrage à un prix trop élevé — nous le proposons sous une forme “dénudée” si j’ose dire ; le texte “nu”. De toute manière, nous n’avons pas pour but de faire de l’édition universitaire ou pédagogique ; l’idée qui nous guide, c’est de publier un texte pour le pur plaisir de la lecture. Cela ne veut pas dire que nous n’établissons pas le texte, loin de llà ! au contraire, exhumer des textes anciens demande un soin tout particulier et des recherches très poussées, et pour cela, nous faisons en général appel à des spécialistes. Simplement nous ne mentionnons pas les variantes et corrections qui différencient les diverses éditions que nous consultons. Cela dit, nous nous exposons toujours au risque qu’un autre éditeur sorte le même texte “nu” à un prix inférieur au nôtre. Mais ça demeure un risque minime, car avant de nous décider à publier un titre comme La Fille Élisa, nous prenons soin de nous renseigner sur d’éventuels projets qui seraient dans l’air… La collection de poche est un débouché idéal pour tous ces ouvrages du XVIIIe ou du XIXe siècle qui demandent beaucoup de travail d’établissement du texte et qui reviendraient trop cher à fabriquer en grand format, d’autant que nous ne sommes pas certains qu’ils trouveront leur public. Et puis dans cette collection, on casse les cloisons entre les siècles, les genres.
“Zulma poche”, comparé à “Vierge folle”, “Hors barrière” ou encore “Quatre-bis” pour les polars, est étrangement simple… d’où viennent les noms de vos collections ?
Ceux que vous citez sont tirés des Amours jaunes de Tristan Corbière. Comme c’est chez lui que nous avons trouvé Zulma — qui est un prénom féminin relativement courant aux XVIIIe et XIXe siècles, que l’on peut lire chez Crébillon entre autres — nous avons décidé de décliner les noms de nos collections à partir de son œuvre. À chaque fois que nous créons une collection, on cherche son nom en priorité chez Corbière — en prenant garde bien sûr que le nom reste facilement identifiable par les lecteurs. Ce qui, il faut le dire, n’est peut-être pas le cas de “Quatre-bis”… c’est une référence à la cellule où Corbière aurait été soi-disant incarcéré pendant quelques jours — et cela nous a amusés de donner ce nom-là à la collection policière. Mais si l’on ne trouve rien qui convienne chez Corbière, alors on cherche autre chose — et c’est ce qui s’est passé pour la collection de poche.
Chaque collection a-t-elle une périodicité de parution fixe et régulière, ou bien vous adaptez-vous en fonction des arrivées de textes ?
En fait publier un livre relève d’une véritable gymnastique d’équilibre des parutions, liée à la vie du livre en général et qui n’a pas de rapport direct avec la question des collections. Il est des textes qu’il est préférable de sortir à tel moment, d’autres qui auront davantage de pertinence à une autre période… c’est extrêmement délicat, et il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte pour déterminer la date de sortie d’un livre. Par exemple, ce n’est pas un hasard si on publie beaucoup de premiers romans lors des rentrées littéraires : il y a beaucoup de festivals, de salons et de prix réservés aux premiers romans, et sortir un premier roman en dehors de cette période revient à le priver de ces occasions de faire parler de lui. Il faut aussi prendre garde de ne pas sortir à peu de temps d’intervalle des livres qui risquent de se concurrencer l’un l’autre. Par contre, si on veut promouvoir une collection, on peut sortir plusieurs titres sous son label au cours du même mois — mais là ça se prévoit bien à l’avance, et il est évident que des opérations de ce genre doivent être ponctuelles. Ainsi, en février 2005, nous allons publier une nouveauté de Frédéric Tristan, Le Fabuleux bestiaire de madame Berthe, dans “Grain d’orage” et nous allons en profiter pour remettre en place les autres titres de la collection, qui marchent assez bien.
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Comment choisissez-vous vos textes ?
Il y a d’abord ceux qui arrivent par la poste — et ça représente une masse de textes cent fois supérieure, au moins, à ce que nous pouvons lire réellement ; de plus nous avons une marge de manœuvre très étroite en termes de publications possibles à l’année. Donc ces textes demandent une gestion lourde et compliquée. Mais c’est un vivier qui nous apporte des surprises : nous venons de recevoir le manuscrit d’un auteur extraordinaire, que nous ne connaissions absolument pas et que personne ne nous a recommandé… son texte sera publié l’année prochaine. Et après une première publication, quand nous apprécions le travail d’un auteur, nous nous efforçons de le suivre - ce suivi représente une bonne partie de notre catalogue. Il y a aussi des gens qui, sachant ce qu’on publie, connaissant nos collections, viennent spontanément nous proposer des projets qu’ils pensent susceptibles de nous intéresser. Enfin, il nous arrive de solliciter des auteurs pour qu’ils nous écrivent des textes — pour notre collection “Grain d’orage” ou “Vierge folle”, notamment, dont le principe est de publier des textes uniques demandés en exclusivité à des auteurs connus dans d’autres domaines.
Dans votre catalogue figurent des auteurs qui ont publié dans d’autres maisons. Qu’est-ce qui, selon vous, les a incités à venir chez vous et à y rester ?
Il y a plusieurs motivations. D’abord ceux que l’on a sollicités pour la collection érotique : cette demande leur a permis de nous donner un seul texte sans que cela pose trop de problèmes contractuels par rapport aux obligations qu’ils pouvaient avoir avec d’autres éditeurs. Et puis il y a ceux avec qui on a travaillé, qui ont été satisfaits de notre travail et qui ensuite nous ont proposé d’autres textes, voire leur production habituelle parce qu’ils estimaient qu’elle ne pouvait plus être éditée ailleurs selon des conditions qui les satisfaisaient. De fil en aiguille, le bouche à oreille fonctionne, et les gens finissent par savoir qu’on s’occupe peut-être d’avantage d’eux que dans une grande maison, qui n’est pas forcément aussi attentive à ses auteurs que peut l’être une maison de moindre taille. C’est un peu la même différence qu’il y a entre un petit commerce et un hypermarché. Mais cette politique d’auteur que nous aimons pratiquer a un gros inconvénient : étant donné que nous ne pouvons pas augmenter le nombre de nos parutions, il nous devient vite impossible d’absorber la totalité de ce que ces auteurs écrivent ; nous nous entendons donc avec eux pour qu’ils continuent à proposer une partie de leur œuvre à d’autres éditeurs. Ça crée une dynamique qui de toute façon est toujours positive parce que ce sont des réseaux différents, et ça ne touche pas nécessairement les mêmes lecteurs. En ce qui concerne les gens qui envoient des textes aux éditeurs pour la première fois, je pense qu’ils s’adressent autant à nous qu’à de plus grosses maisons.
En matière de revues et de média quelle est votre position par rapport au réseau Internet ? Vous avez un site qui est bien fait, nous recevons vos avant-programmes par mail, vous avez donc une certaine confiance dans ce médium-là…
Je crois qu’au fil du temps presque toutes les revues ont développé leur propre site parce que c’est un moyen de communication extraordinaire — mais un moyen de communication qui s’est simplement rajouté aux autres, qui ne les exclut pas et ne les supplante pas non plus. Il y a eu une période de folie véritable, où les sites exclusivement littéraires fleurissaient de tous côtés et nous demandaient sans cesse des services de presse. Et nous ne pouvions pas suivre ! Il est déjà difficile de couvrir la presse traditionnelle… et toutes ces demandes représentaient une charge beaucoup trop lourde pour nous. Heureusement la situation s’est désormais stabilisée, et l’on ne travaille plus qu’avec quelques sites bien précis. L’autre difficulté que nous a posée le développement d’Internet, c’est l’envoi de manuscrits par courrier électronique. Ça devenait impossible à gérer… Internet permet peut-être de communiquer plus efficacement — encore que cela reste à prouver — mais ne met pas à l’abri des problèmes : chaque moyen de communication a ses avantages et ses inconvénients. Et puis je dois avouer que j’ai une nette préférence pour le support papier ; sinon, je ne serais peut-être pas éditeur…
D’un point de vue d’éditeur, vous faites donc davantage confiance à la presse papier qu’aux sites Internet pour porter vos livres ?
Non, je ne dirais pas les choses en ces termes… je crois que chaque support a un univers, des spécificités qui lui sont propres. Par exemple, sur un site, on pourra publier un long entretien qui ne tiendrait pas dans un quotidien ou hebdomadaire. Ça permet de dire beaucoup plus de choses, de nuancer le propos, et c’est un acquis formidable. En revanche, il est me semble-t-il plus facile d’avoir une idée claire de l’impact que peut avoir une publication sur le papier que sur le net. Et puis — c’est sans doute une question de culture — il y a beaucoup d’irréductibles qui refusent Internet… je connais des auteurs qui n’ont pas d’ordinateur et sont restés fidèles à la machine à écrire — voire qui écrivent à la main et nous soumettent d’authentiques manuscrits au sens étymologique du terme ! Pour en revenir à la presse, les journaux et magazines papier demeurent un support traditionnel auquel on reste attachés, mais les choses évoluent peu à peu…
Quels sont les projets de Zulma pour les mois à venir ?
Au mois de janvier prochain, nous allons lancer une nouvelle collection de textes anglais publiés en anglais. Nous sommes partis du constat qu’il était souvent difficile pour un lecteur français de se procurer certains textes anglais dans leur version originale et cela nous a donné l’idée d’élargir notre production en proposant ces textes-là assortis bien entendu d’un véritable travail éditorial, et d’un “plus” qui ne relèvera pas de l’édition critique mais consistera, par exemple, à adjoindre à une œuvre majeure un texte moins accessible du même auteur. Ainsi, l’un des premiers titres de cette collection, The Picture of Dorian Gray, comprendra un autre texte d’Oscar Wilde, The Decay of Lying, plus difficile à trouver en anglais.
Au printemps, la collection de poche s’enrichira de trois nouveaux titres d’auteurs français, La Trahison de Cécile Wajsbrot, La Cène d’Hubert Haddad et Le Jardin dans l’île de Georges-Olivier Châteaureynaud ; et notre catalogue de littérature générale va s’ouvrir à la littérature indienne, notamment avec un roman inédit en français de Rabindranath Tagore. Nous allons par ailleurs sortir plusieurs livres coréens à l’occasion du salon de Francfort de 2005 où la Corée sera l’invitée d’honneur. La littérature française n’est pas négligée puisque nous allons publier un nouvel auteur, ainsi que des nouveautés signées par des auteurs confirmés figurant déjà à notre catalogue, notamment le prochain roman de Cécile Wajsbrot. Comme vous le voyez, notre calendrier de parutions est bien garni ! en fait, notre problème, c’est que nous avons de quoi le remplir pour les deux années à venir et que des échéances aussi longues peuvent s’avérer difficiles à tenir, tant pour les auteurs que pour l’éditeur…
Les livres Zulma sur lelitteraire.com
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Un photoroman extraordinaire qui démontre que la forme est à jamais indéfinie et qu’une histoire peut se raconter de mille manières…
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Edmond de Goncourt, La Fille Élisa
Publié en 1877, ce récit étonnant qui narre le destin d’une prostituée et explore l’univers d’une prison pour femmes méritait pleinement d’être réédité aujourd’hui, surtout dans une édition aussi soignée bien qu’épurée.
Propos recueillis par isabelle roche le 8 septembre 2004 dans les locaux des éditions Zulma. |
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