Du désespoir coruscant : entretien avec Claire von Corda

Entre­tien avec l’auteur de En grand :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
l’envie de pisser.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?

j’ai jamais été enfant, j’ai tou­jours tout pris trop au sérieux.

A quoi avez-vous renoncé ? à m’accepter. phy­si­que­ment.
D’où venez-vous ?
d’un bled paumé qui n’a rien d’exotique.

Qu’avez-vous reçu en dot ?
je ne suis pas mariée

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
la cigarette

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres écri­vains ?
je ne suis pas écrivain.

Et votre pre­mière lec­ture ?
des classiques.

Pour­quoi votre atti­rances vers “l’infra-sens” ?
parce qu’il ne reste que ça. parce que sans ça, tout est lissé à zéro. et que cer­tains jours, j’essaie d’espérer qu’il y a quelque chose der­rière toute cette merde.

Quelles musiques écoutez-vous ?
je suis sourde mais je per­çois les infra basses, en ce moment de Mans­field TYA, Songs Ohia, des Fugazi, et Chokebore.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
la liste des ingré­dients sur les embal­lages ou la Bible.

Quel film vous fait pleu­rer ?
“fast and furious”

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
j’évite, le plus sou­vent, tout contact avec ce genre d’objet.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
j’ose le faire mais ça reste, sou­vent, sans réponse.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
avant, la ville d’où il venait.

Quels sont les artistes, musi­ciens et écri­vains dont vous vous sen­tez le plus proche ?
je m’en sens rare­ment proche.

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
un ampli basse

Que défendez-vous ?
pas grand chose. ou alors l’intérêt que le vide peut avoir. nous sommes juste tous ter­ri­fié par l’ennui, le manque. je défends le fait qu’il faille se déta­cher de notre paraître, de notre répu­ta­tion, du fait d’être aimé, de notre per­for­mance, de notre ren­ta­bi­lité.
je défends le fait que nous devons accepté d’être des enfants non dési­rés, des êtres rem­pla­çables et que tout ça, ce n’est pas très grave.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
les phrases avec trop de néga­tion sont tou­jours complexes.

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?
que j’ai du mal avec son humour

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
plein j’imagine.

Pré­sen­ta­tion et entre­tien réa­li­sés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 19 sep­tembre 2015

De l’auteure : En grand, Lorem-Ipsum n°85. A lire sur le site.

1 Comment

Filed under Entretiens

One Response to Du désespoir coruscant : entretien avec Claire von Corda

  1. Alex

    Claire n’est pas lim­pide et c’est pour ça qu’on l’aime !

    Von­Corda rules !

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