Le Banquet d’Auteuil (Jean-Marie BESSET/ Régis de Martrin-Donos)

Une pièce ambi­tieuse et peu accomplie 

Par quelques lumières tami­sées, on est vite ins­tallé dans une atmo­sphère inti­miste. Le spec­tacle se pré­sente comme une intru­sion spon­ta­née dans une pause que s’octroient deux amis (Molière et Cha­pelle, autre lit­té­ra­teur), occa­sion de digres­sions plai­santes sur l’art, le siècle et les charmes que cha­cun subit. On assiste à un exer­cice baroque, au cours duquel les auteurs parlent d’eux-mêmes et déve­loppent libre­ment leurs consi­dé­ra­tions sur les comé­diens, la sexua­lité, les frasques de l’art, sous ses ver­sants offi­ciel et offi­cieux.  Rejoints par d’autres com­pères de fête et de saillies, les deux auteurs ouvrent une soi­rée aux accents fan­tasques et libertins.

Le pro­pos, ini­tia­le­ment vif et laco­nique, nourri de saillies plai­santes, se mue trop rapi­de­ment en apo­lo­gie des amours clan­des­tines. Certes on joue de l’atmosphère du XVIIème siècle, mais la mul­ti­pli­ca­tion des sous-entendus verse dans la faci­lité de l’allusion. La repré­sen­ta­tion devient mono­li­thique, exhi­bant les que­relles d’alcôve, bro­dant sans bon­heur sur les jeux licen­cieux des membres assem­blés. Les rares ins­tants de poé­sie qui trans­pa­raissent lors de l’évocation par les écri­vains de leur propre œuvre sont enchâs­sés dans un tour­billon de polis­son­ne­ries. La défense d’une mino­rité ne peut que dif­fi­ci­le­ment résul­ter de sa mani­fes­ta­tion dans un cadre isolé, mais devrait plu­tôt pro­cé­der de son immix­tion au sein de la société. Que peut-on rete­nir de cette pièce ambi­tieuse et peu accom­plie ? Quelques répliques amu­santes et facé­tieuses, noyées dans un flot de sous-entendus redon­dants et faus­se­ment plaisants.

chris­tophe giolito

 

Le Ban­quet d’Auteuil

de Jean-Marie BESSET

Mise en scène Régis de Martrin-Donos


Avec
  Antoine Baillet-Devallez, Félix Beau­pé­rin, Gré­gory Car­te­lier, Roman Girelli, Hervé Lassïnce, Alain Mar­cel, Jean-Baptiste Mar­ce­nac, Quen­tin Moriot, Fré­dé­ric Qui­ring, Domi­nique Ratonnat

Musique ori­gi­nale : Jean-Pierre Stora / Cos­tumes : Marie Delphin

Lumière : Pierre Pey­ron­net / Sons : Jéré­mie Sananes

Maquillages : Syl­vie Cailler / Conseil à la scé­no­gra­phie : Alain Lagarde

Assis­tant à la mise-en-scène :Patrice Vrain Perrault

Le texte de la pièce est publié aux édi­tions H/O.

Au théâtre 14, 2à ave­nue Marc San­gnier, 75014 Paris,

mardi, ven­dredi et samedi 20h 30 — mer­credi et jeudi à 19h

mati­née samedi à 16h

Du 10  mars au 25 avril 2015

Loca­tion 01 45 45 49 77

http://theatre14.fr/saison/spectacle/le-banquet-dauteuil

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