Dans L’Amoureuse (Le caillou bleu, Bruxelles, 2014), face aux formes réduites et « médiatiques » d’images faites pour assumer la fonction de gloire épiphanique aux reflets qui asservissent aux illusions, Anne de Gelas impose le nocturne pour atteindre une vérité.
Entretien :
Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Le café !
Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
Ils se réalisent
A quoi avez-vous renoncé ?
À la ligne droite
D’où venez-vous ?
De là où je suis encore
Qu’avez-vous reçu en dot ?
La curiosité et l’émerveillement
Qu’avez vous dû “plaquer” pour votre travail ?
Les rêves que les autres faisaient pour moi
Un petit plaisir — quotidien ou non ?
Regarder mon fils
Qu’est-ce qui vous distingue des autres artistes ?
« les autres artistes » me semblent une notion un peu large… ce serait dire « des autres êtres humains » alors je répondrais « rien »
Quelle fut l’image première qui esthétiquement vous interpela ?
Une photographie de ma famille en Afrique durant les années 50
Et votre première lecture ?
« La Parure » Maupassant.
Pourquoi votre attirance vers le portrait de “nu” — ou presque?
Dans un visage, un corps on lit la vie, la force du désir et les traces du temps.
Quelles musiques écoutez-vous ?
Du rock surtout… les sons qui m’entourent et beaucoup de silences.
Quel est le livre que vous aimez relire ?
« Ecrire » Marguerite Duras
Quel film vous fait pleurer ?
« Le mépris » de Jean-Luc Godard
Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?
Mon outil de travail !!!
A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Aux gens qui comptent le plus pour moi
Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Le lac Kivu
Quels sont les artistes dont vous vous sentez le plus proche ?
Louise Bourgeois
Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
La visite d’un fantôme
Que défendez-vous ?
Le droit d’aimer librement
Que vous inspire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Sans doute que je la comprends mal, elle m’inspire de la tristesse, je n’ai pas vécu l’Amour de cette manière…
Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la question ?“
Quand je ne sais pas je souris, c’est une jolie réponse et je doute souvent!
Quelle question ai-je oubliée de vous poser ?
Celle à laquelle j’aurais répondu « oui »
Entretien réalisé pour lelitteraire.com le 2 décembre 2014 par Jean-Paul Gavard-Perret