L’érotisme ou son doute : entretien avec Céline Constant

De l’érotisme, Céline Constant arrache les appa­rences atten­dues. Sa vacuité vient nour­rir des pho­to­gra­phies ico­no­clastes tant elles cultivent le leurre des leurres atten­dus. Chaque por­trait ali­mente d’une cha­leur intem­pes­tive. L’artiste inter­roge ainsi la maté­ria­lité du genre. Lequel se trans­forme — écarté de ce que l’on attend. Néan­moins, un goût suave demeure dans un regard tac­tile où le tou­cher est lueur.

Entre­tien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
La lumi­no­sité du soleil.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Celui de faire les beaux-arts est accompli.

D’où venez-vous ?
Née dans le sud-ouest sans y avoir vécu, j’ai grandi sur l’île de la Réunion.

A quoi avez-vous renoncé ?
A ce mer­veilleux bout de terre volcanique.

Qu’avez-vous reçu en dot ?
Mon caractère.

Qu’avez vous dû “pla­quer” pour votre tra­vail ?
Rien, il me semble.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Les bon­bons, pra­ti­que­ment quotidien !

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres artistes ?
Chaque artiste est unique.

Quelle fut l’image pre­mière qui esthé­ti­que­ment vous inter­pela ?
Vers 10 ans, j’étais tombé dans une ency­clo­pé­die sur le Saturne dévo­rant son enfant de Goya. Per­son­nage que je me suis pho­to­gra­phi­que­ment réap­pro­prié depuis.

Et votre pre­mière lec­ture ?
Les sou­ve­nirs sont plus flous, je crois que j’ai com­mencé à aimer lire avec les nou­velles de Maupassant.

Com­ment pourriez-vous défi­nir votre tra­vail sur le corps de la femme ?
Sans conces­sion, avec une pointe d’ironie.

Quelles musiques écoutez-vous ?
Essen­tiel­le­ment du rock pro­gres­sif, du jazz rock, de la bossa nova.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
Je ne relis pas et pré­fère en décou­vrir de nouveaux.

Quel film vous fait pleu­rer ?
Je n’en ai pas vu un qui m’émeuve depuis longtemps.

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
J’ai encore du mal à le définir.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
A des artistes dont j’admire le travail.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Rio de Janeiro.

Quels sont les artistes dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Spon­ta­né­ment, je cite­rais Cindy Sher­man, Annette Mes­sa­ger et Fran­cesca Woodman.

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Peu importe, je suis sen­sible à l’attention du donneur.

Que défendez-vous ?
Une cer­taine forme de liberté par le biais de mon corps, qui me sert de sup­port pour révé­ler des inter­ro­ga­tions plus larges.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Il n’était pas aigri sur les bords ?

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?”
Jolie pirouette.

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Pour­quoi pas un plat que j’aime manger.

Pré­sen­ta­tion et entre­tiens réa­lisé par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com

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