La vie ne génère pas forcément de mauvaises idées mais bien plus des espérances ratées. C’est ce qui arrive à Mireille Fargier-Caruso. Elle n’avance pas dans l’obscurité et doit aller, non sans peur mais en sachant que même si « le souvenir n’est pas la mémoire », reste une amertume, une déception.
Pour autant, elle ne bascule jamais dans un lyrisme déceptif. Le vécu est parfois un poison, et les lèvres un venin remisé. Pas d’incompréhension de sa part mais des évidences. Sans lassitude, avec en filigrane l’oubli car, étant aérien, il mène à quelque chose.
Qu’en sera-t-il après ? L’espérance veille. Surtout quand tous les mots seront dits. Ne restera que cet amour auquel elle se voue. Pour l’heure est dit tout ce qui se passe et parfois une impénétrabilité. Mais chez une telle femme, ces blessures cicatrisent.
jean-paul gavard-perret
Mireille Fargier-Caruso, Elle à contretemps, Editions Lieux-Dits, coll. Cahiers du Loup bleu, Strasbourg, 2024, 42 p. — 7,00 €.