Toutes les images des femmes de Florence Dussuyer font partie de son travail, ses interrogations et ses créations. Elles sont parfois grecques, parfois préraphaélites et dans leur mixage post-moderniste sans le moindre risque d’une dystopie.
Parmi ces œuvres, des couleurs diaphanes font penser parfois à Turrell et aussi à des scènes à la Renaissance. Chaque tableau se veut contemplatif mais s’ouvre au plaisir (de voir )et à une sorte d’immanence (de l’esprit). Exit l’effet voyeur : ces peintures créent un érotisme délicat.
Ce que l’œil voit et convoite, le regard de la créatrice le transforme. Le geste de peintre agite le rêve, le retient en nues de nuées. Mais chaque œuvre devient un corridor, un rituel. Florence Dussuyer devient chorégraphe de l’attente et du désir pour un spectateur extatique dans la contemplation de ces créations.
Sans le moindre fétichisme, la plasticienne donne à voir la proximité vitale. L’amour est là mais aussi le désir qui tue par sa douceur. Le tout vers une profondeur sexuelle et cérébrale.
Tout y est. C’est l’harmonie au profit de l’authenticité de toute la vie féminine. La chair est le désir par ses muses. Comment résister sinon perdre l’esprit grâce à des démesures mesurées qui font surgir l’amour ? Preuve que ces muses sont aussi des Méduse. Ravalons nos idées pour les laisser filer : c’est l’existence.
jean-paul gavard-perret
Florence Dussuyer — Solo Show, Muses, Magna Gallery, 25 rue de Beaune, Paris 7ème, du 14 novembre au 23 décembre 2024.