Je suis une femme différente dans chaque pièce et aussi efficace et fonctionnelle dans la chambre, la cuisine et le confessionnal de la salle de bains. Mes pensées se tordent en courbes vers le creux qui se conclut par mon nid. J’y invoque le passé ou le toujours de l’amour.
Dans ma maison la radio hurle. J’écosse des gaines dont certaines tombent au sol et quelqu’un peut glisser sur le parquet. Mais je me prépare pour être lisse en imaginant pouvoir dormir avec mon homme après nos trucs. Je suis la et les seuls qu’il aime.
Je rêve ma vie parfois de manière abstraite depuis la lointaine netteté de la métaphore. Mes pensées, comme les crocodiles, glissent sans les provoquer. Mieux vaut donc ne pas articuler même « Mon Chéri, Je t’aime. »
jean-paul gavard-perret
Photo : Marie-Claire Montanari