A Guardia Sanframondi une procession a lieu tous les sept an, en l’honneur de l’Assomption. Des âmes vêtues de blanc se percent la poitrine jusqu’au sang. La chaleur, l’odeur du sang mélangé au vinaigre transportent vers une autre dimension. Le sacré se mêle au profane, entre crucifix sanglants et péchés à expier.
De tels pénitents montrent leurs blessures pour rappeler aux douleurs de Marie. Ils la recueillent toute entière en cette dévotion au moment où le corps vidé de sa substance de chair, s’extirpe de la terre. Celle qui est née San Martino Valle Caudina (Avellino) montre la force d’une telle procession. Elle saisit la passion, la chaleur, la nostalgie de sentiments vrais et profonds avec un naturel extrême chez cette portraitiste majeure.
Par une telle foi, la Vierge revit par ceux qui la cherchent au milieu des cantiques. Ils renouent avec les recoins possibles du réel et sa lumière. Par leurs morts factices, ils lèguent leur misère la portant au fond lorsque la statue de la Vierge dégagée d’une couche de poussière remonte lentement dans un tel village au fil des septennats de son règne.
jean-paul gavard-perret
Margherita Vitagliano, Riti settennali, www. margheritavitagliano.eu, août 2024.