Enfin seuil !

(Com­ment faire, II)

Au bout d’une phrase inache­vée, une tache d’encre méta­mor­phose l’écrit. Elle fait huile et peut atteindre par son silence ce que le gris bouille. A ce point, l’épinceur de mots est ici sans pen­sée, sans désir. La tache comme un nœud gor­dien tranche. Les sou­ris dansent par cette sorte de raté.

Certains peuvent esti­mer qu’il existe là un échange de lexique. L’extrémité d’un doigt accorde au sens un tou­pet — bien qu’a priori il ne manque pas la moindre audace. Il ton­sure l’écheveau ver­bal. Le noir fait l’important même sans visa.

Tout est fini : les mots ne se battent plus. L’enfer ou le ciel donne la pâte. C’est le lait de la nuit, les ténèbres du jour. His­ser le pâté revient à jeter par son nuage l’étable de lumière, le par­tage de midi et l’état de langage.

jean-paul gavard-perret

Photo Bri­gitte Arrighi

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