Pauline Picot, Permettez-moi de palpiter

Ivresses et grincesses

Dans les 50 poèmes de Pau­line Picot, des frag­ments auto­bio­gra­phiques sont aussi des rele­vés du quo­ti­dien de celles et ceux qui entourent l’auteure. Existe une béa­ti­tude immense à n’être rien, à être tout. Mais ce n’est pas si simple. Si tout ne peut que com­men­cer qu’à l’approche du néant nul ne sait ce que peut être le rien qui est for­cé­ment quelque chose.

Parfois et par exemple, pour huit mille com­bi­nai­sons de nos corps, « Les pos­si­bi­li­tés sont donc encore / Rela­ti­ve­ment ouvertes », si bien que pour l’auteure « J’ai cli­gné de l’œil / Et entre-temps les gens / Avaient fait des enfants » — quant à Pau­line Picot, nous ne sau­rons rien. Mais cha­cun sup­prime sa néga­tion et son flux ver­bal. Il  reste un ravis­se­ment. C’est là ce qui  fonde le lan­gage, le lieu de l’écrit et la pré­caire assu­rance de ce qui nous habite mais qui ne va par­fois qu’à sa fin.

Ces textes auto­nomes se com­plètent, ils affirment un « je » auquel le lec­teur ou la lec­trice peut s’identifier. De l’autrice et per­for­meuse, les textes sont étroi­te­ment liés au corps. Tout y est impli­cite en mots petits nains de l’espace céré­bral. Pre­nant la place de la page, chaque poème met en scène un jeu de rôle où cha­cun est acteur atta­ché à une “liberté enchaî­née” dans la danse des lettres qui entraîne une cho­ré­gra­phie des jours et leurs enchantements.

jean-paul gavard-perret

Pau­line Picot, Permettez-moi de pal­pi­ter, Les presses du réel, 202,4 112 p. — 15,00 €.

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Filed under Chapeau bas, Poésie

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