K use bel I — cas Parka

(Com­ment se souvenir ?)

La réédu­ca­tion prend plus de temps à ce qu’on dit pour le genre acci­dent vas­cu­laire céré­bral. Par­fois, j’ai l’impression que des trous sont dans ma tête pour me la rap­pe­ler. Par l’émerveillement de l’intelligence d’un koala, je me garde de toute défaite, décep­tion, tris­tesse sans même pré­voir le voir : privé de ma fenêtre j’ai encore trop d’yeux qui cachent de la vue les oiseaux. On dit que toute pré­vi­sion dis­pa­raît mais, tra­vaillant d’un si bou­leau dans ma branche têti­cu­laire, je suis plus proche de mes mots que de mes cheveux.

J’aime les pre­miers au ser­vice de la poé­sie, les seconds sont mes maux mais bien moins que la poé­sie. Je marche encore les jours ordi­naires comme lorsque je me ren­dais à l’école. Je cherche le lieu avec inquié­tude : ma mémoire me revient. Ques­tion conscience, seuls mes mots gouttes de jou­vence me font pen­ser à Pépette qui s’est engouf­frée dans la bouche de métro et moi dans la bouche du monde .

Dieu a oublié nos clefs et la Terre s’en va. Je danse tout seul la ronde de l’ennui. Côté sexe, l’atome des mots agite sa queue folle mais sans savoir : est-ce une baie de sureau ou une fourmi morte ?

jean-paul gavard-perret

Photo de Gianni Giraudi

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