Cette minisérie australienne, adaptée du roman éponyme de Christos Tsiolkas (paru chez Belfond et déjà recensé ici) raconte en huit épisodes les conséquences d’une gifle donnée lors du barbecue organisé chez lui pour les quarante ans d’Hector. Fidèle au livre, la série garde le principe du narrateur différent pour chaque chapitre/épisode, poussant même jusqu’à faire intervenir des réalisateurs différents aussi. Ce qui d’ailleurs ne nuit en rien ni à l’unité de l’histoire, ni à celle de l’image.
Dans la banlieue de Melbourne, Hector, le narrateur du premier épisode et fil conducteur de la série, fête son anniversaire entouré de ses amis et de sa famille. Alors que la fête bat son plein, entre discussions animées, conversations interdites et jeux d’enfants terribles, le cousin d’Hector, Harry, assène à l’incontrôlable Hugo la fameuse gifle qui va déclencher une cascade de réactions et d’événements inattendus. Entre les amies qui se déchirent, la famille qui se délite, les couples qui se détruisent, les rancœurs explosent, les espoirs s’éteignent, les incompréhensions se déchaînent.
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Cette série de huit épisodes de 52 minutes a le don d’accrocher le spectateur, sans doute plus encore que le livre l’avait passionné. Car les acteurs, Jonathan Laplagia (Hector), Alex Dimitriades (Harry), Sophie Lowe (Connie), Melissa George (Rosie) et Sophie Okonedo (Aisha) notamment sont excellents, dans les forces et les faiblesses de leurs personnages, leurs interrogations, leur mesquinerie et leur bonté. Rien n’est ni noir ni blanc, dans cette histoire. Pas plus Harry, le mari brutal mais cousin fidèle ; que Rosie, la mère hystérique qui allaite encore son enfant de quatre ans ou son mari Gary, artiste maudit et alcoolique ; ou encore Aisha, femme dure et débordée d’Hector le volage, qui maintient à la force du poignet la cohésion de leur couple envers et contre tout.
Bref, la complexité des personnages fait une bonne partie de l’intérêt de la série, peut-être encore plus que dans le livre tant les acteurs apportent de profondeur à leur personnage. Ajoutez à cela le poids de la famille, grecque, des traditions et des origines, et vous aurez un mélange fort regardable. Une réussite, donc, que cette minisérie dont on ne saura que regretter qu’elle ne soit pas plus longue tant elle est addictive. Dernier point positif, et pas des moindres, la bande originale d’excellente qualité.
agathe de lastyns
La Gifle, coffret 3 DVD, Montparnasse Vidéo, septembre 2013, 3x52 minutes — 25,00 €