Eloge de l’ombres (et acrostiches)
Plasticien, le Florentin Fabrizio Corneli crée des ballets par des scénographies techniques en un jeu d’ombres et de lumières. Il fixe sur des supports des sortes de lames métalliques. L’art immobile répond parfaitement au cinéma expressionniste allemand par les projections d’un tel montreur d’ombres et d’apparitions fantômales. La beauté ainsi créée est sous le joug de la gravité mais aussi avec une forme d’humour.
L’ombre projetée sur le mur est toujours fabriquée à partir d’une forme géométrique afin que les spectres nous séduisent et nous charment pour un tel voyage où les images revivent. Mais l’ombre en ses « épaisseurs » crée un monde métaphysique, voire de la mystique. L’artiste est donc capable de ressusciter de la vie autrement.
L’espace réel prend lui aussi existence, à partir de l’inframince, pour créer une forme de somptuosité. L’image devient en acte et s’altère en magie.
jean-paul gavard-perret
Galleria Frascione, Timelessness, Palazzo Ricasoli Firidolfi, Forence, février-mai 2024.