« Cela faisait plusieurs voyages, plusieurs années, que je passais mes nuits dans d’étranges Babylone japonaises. Ici, oui, tout était permis. Ici, tout fantasme avait une réponse, physique, géographique. Ici, tout était solution. » écrit le photographe Yann Stofer.
Il propose en conséquence une plongée dans les nuits japonaises, ses fantasmes et leurs commerces. A travers ces photographies, le regardeur traverse des love hôtels, des îles de la prostitution, des cabarets privés. S’y rencontrent, entre autres, des love dolls à domicile.
Ces univers néanmoins érotomanes et codifiés sont révélés à travers d’indicibles histoires à bout de souffle où le paradis importe plus que l’enfer. Yann Stofer, photographe et réalisateur pour la publicité et le cinéma, prend en charge ce monde avec parfois sa façon pour gratter ses plaies en en devenant le couteau.
La capacité du regard de Stofer reste énorme au sein de la vision d’une certaine “trivialité positive” qui le fait héritier de Baudelaire. Il refuse que l’ombre pèse sur les idées reçues et au besoin transforme les lumières en fables où la sexualité est là pour tenter de combler un vide existentiel.
jean-paul gavard-perret
Jérôme Schmidt & Yann Stofer, Japanese only — Voyage dans l’empire du sexe, La Manufacture du livre, 2024, 336 p. — 40,00 €.
Yann Stofer, Japanese only, Exposition Galerie HumuS Lausanne, du 16 mai au 15 juin 2024