Les diaboliques (Jules Barbey d’Aurevilly / Nicolas Briançon)

Solen­ni­tés ampoulées 

Le décor est simple mais solen­nel : la scène, noire, est déli­mi­tée par un écrin qui foca­lise l’attention sur un miroir dont on pressent l’infidélité en voyant les incur­va­tions qu’il recèle. Le spec­tacle com­mence par la confes­sion de l’auteur, assi­gné en jus­tice : sa dépo­si­tion est suc­ces­si­ve­ment prise en charge par chaque per­sonne de la troupe. Le pro­pos est pré­senté comme assumé, mûri ; il est ainsi sur­li­gné par la solen­nité qui lui est don­née. Il s’agit de quatre contes pré­sen­tés par le nar­ra­teur comme rééls, cen­sés révé­ler la noir­ceur de l’âme humaine. Les cos­tumes sont élé­gants, un peu sati­nés, ils contri­buent à la pré­cio­sité qui est confé­rée au pla­teau. Les dia­bo­liques racontent des conspi­ra­tions our­dies de longue date, cou­ron­nées de suc­cès, res­tées inaper­çues de la société.

En dépit de la verve des comé­diens, géné­reu­se­ment enga­gés dans cette entre­prise d’explicitation d’aspect décla­ma­toire, la repré­sen­ta­tion appa­raît engon­cée dans un for­ma­lisme osten­sible. Elle pour­rait être char­mante, fas­ci­nante, en nous don­nant à voir notre voyeu­risme. Pour­tant, on s’ennuie des décla­ra­tions redon­dantes.
Certes, on retien­dra la belle pres­ta­tion de Magali Lange ; c’est qu’elle sait por­ter un dis­cours non saturé, animé de sombres inten­tions nour­ri­cières. Pour­tant, c’est bien le pro­cès des femmes, de la fémi­nité qui parvien(nen)t à user de séduc­tion et de dupli­cité pour ren­ver­ser la domi­na­tion subie, qui est ici instruit.

On aurait pu espé­rer une mise en scène dis­tan­ciée sinon iro­nique d’un texte daté, ampoulé, fina­le­ment réduit à son ostentation.

chris­tophe giolito 

Les  dia­bo­liques 

d’après Jules Bar­bey d’Aurevilly

Adap­ta­tion Chris­tophe Barbier

Mise en scène Nico­las Briançon

Avec Gabriel Le Doze, Magali Lange, Krys­toff Flu­der, Rey­nold de Guenyveau.

Lumières Jean-Pascal Pracht ; décor Bas­tien Fores­tier ; cos­tumes Michel Dus­sa­rat ; son Éme­ric Renard ; assis­tante à la mise en scène Elena Teren­teva ; pho­to­gra­phies Sébas­tien Toubon.

Au Théâtre de Poche Mont­pa­ransse, 75, bou­le­vard du Mont­par­nasse 75006 PARIS 01 45 44 50 21
Du mardi au samedi 21h00 ; dimanche 17h00 Durée : 1h25.

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Filed under On jette !, Théâtre

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