Ce livre est le premier ouvrage de Krishna Monteiro, écrivain et diplomate brésilien.
Il est constitué de sept nouvelles auxquelles fait écho la citation en exergue d’une d’entre elle due à sa compatriote Clarisse Lispector : “écrire c’est bien souvent se rappeler ce qui n’a jamais existé.”
De tels textes sont donc forcément étranges. Nous somme portés comme au-delà du réel en d’énigmatiques chevauchées. Nous habitons soudain — comme certains héros — entre ou au coeur des lignes du texte.
Quant aux narrateurs, ils sont parfois imprévus : un simple chat peut faire l’affaire… Si bien que tout renforce le mystère d’un manuel d’hallucinations aux voix d’outre tombe.
L’auteur crée d’étranges maisons de l’être. Elles sont construites par des mots qui rejoignent d’autres pages de livres aux figurations fantomatiques venues déranger les vivants. Chaque nouvelle ressemble à une boutique obscure dans laquelle la figure paternelle est souvent obsédante.
Nous sommes plongés autant dans l’univers romanesque de la mittel-europa (Bruno Shulz) que dans le fantastique baroque proprement brésilien.
jean-paul gavard-perret
Krishna Monteiro, Ce qui n’existe plus, traduit du portugais (Brésil) par Stéphane Chao, Éditions Le Lampadaire, 2020, 102 p. — 10,00 €.
Merci pour cette chronique que je viens de découvrir.