Retour sur un Tribunal devenu cultissime
Claude Villers a présidé le Tribunal des flagrants délires, émission de radio satirique devenue mythique, diffusée sur France Inter de septembre 1980 à juin 1981, puis de septembre 1982 à juin 1983. À l’occasion de son trentième anniversaire, il ressuscite, dans un album illustré de photos, les coulisses et grands moments de l’émission qui fit les beaux jours de la chaîne, même si, de l’aveu même de l’auteur, « Au début, la salle sera souvent à moitié pleine […]. Manque de publicité […], critiques vachardes régulières dans la presse, abondant courrier des auditeurs dénonçant à la direction les écarts de langage, le manque de « respect » vis à vis de nos « prévenus » […]. Comme si nous devions rappeler toutes les trois minutes qu’il s’agissait d’humour. »
Villers nous parle donc d’un temps que les moins de trente ans… et d’une émission qui a laissé une trace indélébile, malgré la brièveté de son existence. D’aucuns vont même jusqu’à prétendre qu’il y a trente ans, à onze heures du matin, la France entière arrêtait tout pour écouter cette réjouissance quotidienne.
Mais peu savent que certaines de ces diffusions radiophoniques avaient aussi été filmées par Claude Berri. L’occasion de découvrir, ici en photos ou grâce au DVD joint (le procès intégral de Daniel Balavoine), que l’émission était, malgré sa loufoquerie et son apparente indiscipline, scrupuleusement mise en scène. Chaque membre du Tribunal est en effet costumé, et occupe une place bien définie dans la salle d’enregistrement : « le président, au centre, les uniformes tout en haut de la scène et, en dégradé, en pyramide comme pour la Sainte Trinité, le procureur, l’accusé, l’avocat, sans oublier les témoins, le public… ». Claude Villers préside, Pierre Desproges est le procureur, Luis Rego l’avocat de la défense et, sur le banc des accusés, défilent artistes ou politiques. C’est sans doute la première émission de radio conçue à la façon d’un spectacle.
Loin d’être une vague parodie de justice, même pour la bonne cause, celle de l’humour, le Tribunal en reproduisait la pompe et le cérémonial de façon assez précise, car « Spectacle… Un tribunal est un spectacle. ». Et le clou en étaient les plaidoiries de Desproges et Rego, larges contributeurs au succès de l’émission. Elle a aussi été l’une des premières émissions de divertissement à inviter des hommes politiques (Voir le cas contesté de Jean-Marie Le Pen dont, d’une certaine manière, on a ainsi amorcé l’ascension médiatique.)
Un livre destiné aux inconditionnels ou nostalgiques, qui apprécieront les descriptions minutieuses, fort drôles et éclairantes sur les personnalités des uns et des autres, des coulisses de l’émission, de ce que l’on appellerait aujourd’hui le « off ».
a. de lastyns
Claude Villers, Le Tribunal des flagrants délires, Éditions Denoël, décembre 2009, 133 p. — 20,00 € |
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J’aimerais tant envoyer un message amical a Mr Claude Villers et je souhaiterais trouver son adresse mail , pourriez-vous m’aider pour retrouver cette adresse que je cherche depuis si longtemps . Je vous en remercie a l’avance . Philippe Hervieux … Chauvé 44320 Région de pornic
Bonjour,
Existe-t-il une version écrite d’un ou des épisodes du tribunal des flagrants délires ?
Merci d’avance
Fred BORRAS