L’Italienne Alessandra Calo guide le spectateur dans son univers nocturne et révèle une vision poétique de variations illimitées de micro-réalités presque invisibles et de petits éléments apparemment insignifiants de la nature et de l’environnement humain.
Le spectateur pénètre dans cet univers poétique, presque insondable, incompréhensible, de micro-réalités difficilement identifiables, paradoxalement non pas à travers la lumière mais à travers l’obscurité. Le fantasme remplace la visibilité, l’imaginaire remplace la documentation des choses. Au lieu d’une observation précise de la réalité donnée, l’imagination s’empare de ces terrains mystérieux et pittoresques de l’obscurité et de l’incertitude.
Dans certaines images, la disposition des objets et le traitement de la vie dans les scènes d’intérieur domestique rappellent une certaine tradition de la « grande peinture » du XVIIe siècle, en premier lieu la peinture de natures mortes. Tout reste paradoxalement presque invisible.
L’obscurité énigmatique domine la réalité visuelle, plus la fantaisie libérée et l’imagination intensifiée remplissent le terrain des incertitudes et des fantasmes. Le travail d’Alessandra Calo est basé sur des expériences très personnelles, sur une sensibilité psychologique et émotionnelle profondément singulière.
jean-paul gavard-perret
Alessandra Calo , Le conte du jardin, L’oeil de la Photographie, 10 février 2024.