Olivier Rachet propose autant un florilège, un pamphlet qu’un plaisir. Il s’estime appartenir à un “passé catholique, hérétique.” Pas question de lui en vouloir au contraire. Car le Malin n’est pas qu’un demi de tel cabot. Il voyage dans la langue et les images en créant des situations qui débloquent le logos et ses syndicalistes.
“Ma mémoire a conclu un pacte avec la poésie du présent et le cinématographe. Je mourrai seul, entouré de fleurs de papier et de pellicules”, écrit-il en exerque mais ils finalisent en apothéose l’essentiel : “Me reviendront quelques fragments de cette poésie en forme de rose. Le miracle aura eu lieu”. On lui en sait gré.
Salut l’auteur, maître de provocations conséquentes ! Même s’il s’est moqué des écrivants propres (enfin presque) à s’agiter comme des taupes sorties de terre ! Ils s’éclaboussent les uns les autres, trépignent de colère. Ces fins limiers sous leurs effets foreurs ne cherchent de fait qu’un contexte et, quoique se voulant procureurs ou prophètes (souvent de la fin de monde) basculent plutôt dans leur bon usage de la sieste autant porcine que roborative.
Il y a donc de quoi se délecter. Ce livre devient ainsi un “bon” usage particulier. D’un côté, un illettrisme sournois encouragé par les réseaux sociaux aux ordres de pseudos souscripteurs. Mais il existe aussi, de l’autre, l’homogène des scènes littéraires de la praxis. Elles restent en manoeuvres de gesticulations histrionnes. L’auteur contre elles n’est en rien ténébreux. Son bal des folies danse sur le tréteau de son livre. Sa commission essentielle module et remodèle en ses transits — dans une opinion moulée, beurrée mais contre les mots d’ordre — des plaisanteries selon une main d’oeuvre de service, dont la fabrication de certains “prés” pongiens destinés à une exploitation nécessaire.
jean-paul gavard-perret
Olivier Rachet, L’écriture exclusive, Tinbad, Paris, 2024, 130 p. — 15,00 €.
Critique ou chronique qui s entend écrire ; bref écriture sur lui-même et non sur l’auteur.
Et elle ne veut strictement rien dire et est incompréhensible.
Comme la plupart de ses critiques.