Pascal Quignard, L’amour la mer

Tout feu tout flamme

Dans ce roman par­ti­tion et solaire, Qui­gnard explore les mys­tères de la créa­tion musi­cale et la puis­sance de la pas­sion amou­reuse dans une Europe aussi tra­gique qu’enfiévrée — celle du XVIIème siècle. C’est un appren­tis­sage au bon­heur contre la souf­france.
L’écriture de ce roman est une invi­ta­tion au voyage. Proust comme Duras en auraient appré­cié la sonate tant il y a là des pro­messes vers des rivages de plai­sirs et d’émerveillement.

Le  livre à sa façon tord le cou à tous les faus­saires de l’amour. C’est pour­quoi le sen­ti­ment et l’affection seront tou­jours d’une douce puis­sance pour leur sur­vie et aussi pour trou­ver le seul che­min vers les beau­tés du monde. Hors celles-ci n’existe pas de salut. Ce qui reste est une sorte de fic­tion en marge d’un texte tota­le­ment effacé.
Nous pou­vons plus ou moins, d’après le son sens de la note, déduire ce qui est de la vie même s’ il reste tou­jours un doute et si les pos­sibles demeurent multiples.

L’espace est à l’intérieur de l’espace. Il n’est pas à l’intérieur des choses. Mais de l’amour. C’est ce qui lui donne toute sa pré­sence. Des images s’y frayent un che­min de désir. Cer­tains per­son­nages et élé­ments en sont les acteurs, les cap­tifs, les ravis de la crèche.
Demeurent des sur­vi­vances, des han­tises. Bref, une inquié­tante étran­geté. C’est par­fois dans la cendre que le corps brûlé doit se recom­po­ser. Mais chez Qui­gnard, il en garde  tou­jours la puis­sance de feu.

jean-paul gavard-perret

Pas­cal Qui­gnard, L’amour la mer,  Gal­li­mard, coll. Folio, novembre 2023, 378 p. — 8, 00 €.

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