Entre volonté de préservation et promesse d’extinction, Louise Bonnet explore le paradoxe de nos existences à travers des corps.
S’y ajoutent des références aux natures mortes hollandaises et aux outils de direction d’acteurs.
Identité et mutation créent une vision de la chair développée dans l’outrance et l’excès. Elle devient le signe de notre inconscient en ses paradoxes puisque sont mêlées angoisses et jouissance. Les corps deviennent son membre — l’inverse est vrai aussi, le tout dans une multitude de signes et de formes de compositions orgiaques.
A ce point, la matérialité de la chair remplace le “sujet” . Et l’artiste emprunte à Arthur C. Clarke, auteur de L’Odyssée de l’espace, son point de départ : “Derrière chaque homme vivant se tiennent trente fantômes car il en est ainsi de la proportion par laquelle les morts dépassent les vivants”.
C’est une manière de mélanger les temps comme les facettes de la Persona remplacée par son effet de masse.
jean-paul gavard-perret
Louise Bonnet, 30 Ghosts, Gagosian, New York, 2023.