Katrine Engberg, Le passé doit mourir

Une course contre la montre s’engage

Katrine Eng­berg com­mence à être bien connue des lec­teurs fran­çais. Après L’Enfant Étoile et Le Papillon de verre (Fleuve Édi­tions 2021 et 2022), l’auteure pro­pose la tra­duc­tion d’un nou­veau roman paru à Copen­hague en 2019. C’est la troi­sième enquête du duo Jeppe Kør­ner — Anette Wer­ner, deux poli­ciers rele­vant du Centre d’investigation de la police de Copenhague.

Michael est gru­tier dans une entre­prise de trai­te­ment de déchets. Alors que la charge approche de la vitre de contrôle, un bras émerge des ordures.
Deux jours plus tôt, CP, la com­mis­saire de police, mobi­lise Jeppe Kør­ner et Anette Wer­ner car un ado­les­cent a dis­paru après avoir quitté son lycée. Sa famille est bien connue, pro­prié­taire d’une mai­son de vente aux enchères. Ils ont déjà signalé des menaces. Sur place, les parents effon­drés ont trouvé un mes­sage sibyl­lin sur l’îlot de la cui­sine. Ce n’est pas une demande de ran­çon mais le contenu évoque la mort d’un peintre. Oscar devait aller chez son amie Iben pour tra­vailler un contrôle de danois. C’est son frère, Vic­tor, qui indique le talent d’Oscar pour le des­sin et trouve bizarre sa dis­pa­ri­tion. La famille révèle ses zones troubles comme ce lit fami­lial de cinq mètres de large où dorment les parents et les trois enfants.
Le sac à dos du jeune homme est retrouvé sur le port par un homme qui vit en Robin­son Cru­soé dans un fort mili­taire aban­donné sur une île au large de Copen­hague.
Et sou­dain, tout s’accélère car…

La roman­cière a l’art d’entretenir une ten­sion, de croi­ser nombre de faits, de situa­tions, de sous-intrigues autour de l’enquête prin­ci­pale. Si les deux détec­tives s’investissent à fond dans leurs mis­sions, ils ont une vie per­son­nelle assez com­pli­quée. Jeppe Kør­ner tente de refaire sa vie, après son divorce, avec une col­lègue mais a du mal à se faire accep­ter par les deux filles de celle-ci. Anette Wer­ner vient d’avoir un bébé et se retrouve en bien meilleure forme grâce à l’allaitement et “…ses nom­breux mois de sa vie de jeune maman avaient aspiré ses kilos super­flus. “. Elle se trouve belle est cela influe sur son couple.
La suc­ces­sion des évé­ne­ments ne laisse guère de répit au duo de limiers. Ils vont devoir retrou­ver cet ado­les­cent, iden­ti­fier le cadavre de l’incinérateur, expli­quer un sui­cide, décou­vrir des com­bines uti­li­sées pour vivre sans vendre d’œuvres, détec­ter un chan­tage à par­tir de vidéos, tra­quer un site pédo­por­no­gra­phique et, pour cou­ron­ner le tout, retra­cer les par­cours de membres d’une famille dys­fonc­tion­nelle.
Le Por­trait de Dorian Gray d’Oscar Wilde serte de fil conduc­teur pour une par­tie du récit.

Avec une belle approche psy­cho­lo­gique de ses per­son­nages, avec un cadre attrac­tif tel la ville de Copen­hague, Katrine Eng­berg construit une intrigue forte que l’on suit avec grand intérêt.

serge per­raud

Katrine Eng­berg, Le passé doit mou­rir (Vådes­kud), tra­duit du danois par Cathe­rine Renaud, Fleuve Édi­tions, coll. “thril­ler”, août 2023, 400 p. — 21,90 €.

Leave a Comment

Filed under Pôle noir / Thriller

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>