Cécile Beaupère, Figures libres (exposition)

Les corps parallèles

Espaces mar­qués de veines noires pour arra­cher aux corps — humains ou non — leur marbre. L’artiste est proche ainsi d’elle-même. Pour­tant, dans toutes ses stries le regar­deur se demande qui est proche de qui. Eury­dice peut-être. On ne sait pas. Res­tent des lumières sur des traces de cendre.
Dans l’atelier, des poi­gnées d’images res­sus­citent les morts. Mais aussi des vivants. Elles montrent l’attente et le trouble. L’envie tapie sous la pous­sière. Images, images : ce terme est impropre lorsque Cécile Beau­père s’en empare. Elles sont rap­por­tées contre le temps, viennent pour nous tou­cher. Offrir leur par­tage et leur soli­tude. Elles donnent para­doxa­le­ment du fil à retordre par la magie re-créatrice.

Clic-clac d’un geste. Mais il est le fruit d’une immense patience. Cecile Beau­père accorde un nou­veau départ au monde. Elle est là. Avec lui. Vou­drait qu’il aille un peu moins vite, un peu moins mal. Ces œuvres sont des soirs qui tombent.
Et lorsque Gre­noble est un jour un peu gris, toute une lumière habite la gale­rie où elle expose. Dans un coin de ville, à flanc de Char­treuse, l’artiste renie cer­taines his­toires, cer­taines larmes, Le mys­tère est évident. L’évidence est un mystère.

jean-paul gavard-perret

Cécile Beau­père, Figures libres, Alter –Art, Gre­noble, du 7 sep­tembre au 8 octo­blre 2023.

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