Une véritable cargaison d’aventures épiques !
Les deux auteurs proposent un nouvel épisode des aventures de La Corporation, cette association dirigée par Juan Cabrillo depuis L’Oregon, un navire à l’équipement très sophistiqué, camouflé en vieux rafiot. Cette aventure prend ses racines en 1941, à Pine Island dans l’État de Washington. Cinq frères profitent de la plus basse marée, le 7 décembre, pour explorer un puits où Pierre Devereaux, selon la légende, aurait dissimulé un trésor jusqu’alors inaccessible avec les moyens de l’époque.
De nos jours, Juan et ses équipiers livrent, sur la côte brésilienne, une cargaison de voitures volées en Europe, infiltrant ainsi un réseau que la police pourra démanteler grâce aux GPS camouflés. C’est pendant le transbordement que Langston Overholt les contacte. Ils doivent mettre la main sur une partie de satellite tombée malencontreusement dans une forêt d’Argentine où un régime dictatorial mène une guerre diplomatique contre les USA. Juan et trois de ses compagnons organisent leur expédition depuis la frontière du Paraguay. Il s’ensuit une long combat pour récupérer l’épave avec, en solde, la perte de l’un des leurs.
C’est au retour, en examinant la pièce que l’un d’eux détecte l’impact d’une arme que seuls les États-Unis et la chine possèdent. Ce sont donc ces derniers qui auraient abattu le satellite. Commence alors, pour La Corporation une lutte mortelle contre un ennemi implacable. Parallèlement, sur la péninsule Antarctique, un jeune chercheur fait une découverte qui, pense-t-il, lui permettra de passer le reste de sa vie dans le luxe.
Les auteurs mettent en scène une organisation indépendante, vendant ses services, pour des actions musclées, à des clients qu’elle choisit avec soin, pour combattre le crime sous toutes ses formes. Le principal donneur d’ordres reste, cependant, la CIA dont Juan Cabrillo a fait partie. Autour d’un directoire performant, chaque membre allie de hautes compétences techniques dans tous les domaines de pointe et une capacité au combat sous toutes ses formes. Habituellement prolixes en actions musclées, en scène de combats Clive Cussler et Jack Du Brul se déchaînent dans ce roman et offrent un concentré d’opérations remarquable. Ils sont dans une surenchère de batailles, multipliant les péripéties et les rebondissements, allant jusqu’à faire tuer des membres de l’Organisation.
Ils glissent, dans le récit, quelques faits historiques authentiques et les utilisent de façon pertinente pour mettre en tension une intrigue déjà bien chargée dans ce sens. L’univers maritime occupe une grande place dans toutes ces aventures. Chaque roman est enrichissant, dans ce domaine, par les apports technologiques de pointe, les avancées techniques développées par les auteurs. Ces derniers privilégient les Chinois pour jouer le rôle des méchants, s’intégrant dans le concert qui se joue aux USA où, effectivement la Chine apparaît comme la seule puissance capable de rivaliser et donc d’être l’adversaire économique, politique, pour la prédominance mondiale.
Le nombre de romans écrits en collaboration par Clive Cussler devient exponentiel. Allons-nous croire que sa participation reste entière ? N’y a-t-il plus qu’une co-signature, l’auteur surfant sur sa renommée ? Quoi qu’il en soit le présent roman permet de passer un excellent moment de délassement. Que faut-il demander de plus à un livre qui s’affiche comme un récit d’aventures ?
serge perraud
Clive Cussler et Jack De Brul, La Mer silencieuse, Grasset, coll. “Thriller”, juin 2013, 352 p. – 21,50 €.