Daniel Pozner, Drigailles

Quignons et bagatelles

Drigailles est une sorte de voyage en syn­copes, de “comp­tine au pouls faible” mais brute de décof­frage et sans la moindre flat­te­rie.
Les tripes de l’auteur y sont à nu mais en rien éta­lées sinon en bre­loques, copeaux, qui­gnons et bagatelles.

On peut en rire. On le doit même. Mais pas que. Nous patau­geons au milieu des frag­ments épars mais pas for­cé­ment dis­joints. On s’y enca­naille à qui mieux mieux là où les hor­loges dégoisent en tour­nant à l’envers mais où la fièvre monte -  et pas seule­ment à El Paso où dans les salles de cinéma où les amou­reux s’embrassent.

Des slo­gans s’emmêlent, le lec­teur y va à la pêche. On devine ce qui peut l’être entre marges et paren­thèses. C’est une sara­bande où, dans une danse techno, l’auteur numé­rote ses abat­tis, ne signe plus d’autographe, fait presque n’importe quoi — le presque est impor­tant.
Il coupe au besoin quelques pages, ouvre le ventre avec des petits ciseaux mais avec les som­ma­tions d’usage.

Nous sommes autant à côté de la langue que dedans. Cà roule et reprend. En avant doute ! Entre pré­sence et éclipses, des cigognes sont per­chées sur des cils, et des cygnes sur des signes de baies de cochons.
Quoi de mieux qu’un tel Swing lit­té­raire qui laisse autant aba­sourdi que sonné ?

jean-paul gavard-perret

Daniel Poz­ner, Dri­gailles, Pro­pos 2 édi­tions, coll. pro­pos à demi, juin 2023, 128 p.

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Filed under Chapeau bas, Poésie

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