Électre des bas-fonds (Simon Abkarian)

Soeur ven­ge­resse

Un dan­seur au masque de mort ouvre le bal, ini­tiant au pas­sage le jeu des musi­ciens, puis condui­sant Kilissa, la nour­rice aveugle qui perce les âmes et peut-être les sorts. Dans une ambiance fes­tive et mys­té­rieuse, tous les ingré­dients de la tra­gé­die grecque clas­sique sont réin­ves­tis : l’invocation du des­tin et des dieux, la fer­veur des sen­ti­ments, leurs conflits inex­tri­cables, le chœur, ses décla­ra­tions péremp­toires.
Simon Abka­rian semble avoir retrouvé le ton des grands dra­ma­turges de la Grèce antique ; il revi­site l’histoire d’Electre au moyen d’un ren­ver­se­ment des valeurs, dont les femmes sont les prin­ci­pales béné­fi­ciaires. On assiste ainsi aux hési­ta­tions d’Oreste, pâle arti­san de la ven­geance fami­liale, par oppo­si­tion à sa sœur vin­di­ca­tive et suractive.

Beau­coup d’idées ori­gi­nales nour­rissent la pièce ; sou­vent didac­tique, le pro­pos fait vivre Egisthe, fils de Thyeste, Chry­so­thé­mis, sœur d’Iphigénie res­tée près de sa mère, le fan­tôme d’Agamemnon. Là, les évé­ne­ments ont lieu mais ils comptent moins que leur sens, tou­jours en ins­tance.
Simon Abka­rian, ancien enfant du soleil, pré­sente un réqui­si­toire fémi­niste contre l’histoire des Atrides. Un hom­mage aux femmes, aux putes, aux por­teuses de révolte  ; une atmo­sphère de caba­ret pour ce spec­tacle musi­cal, cho­ré­gra­phique, enjoué.

Toute la bande de la com­pa­gnie des Cinq Roues s’en donne à cœur joie pour nous réjouir en nous fai­sant médi­ter sur la situa­tion des réprouvé(e)s. Une repré­sen­ta­tion dyna­mique et vivi­fiante, en dépit de cer­taines redon­dances vite oubliées.

chris­tophe giolito 

 

Électre des bas-fonds 

Texte et mise en scène Simon Abkarian

© ANTOINE AGOUDJIAN

Avec Dji­van Abka­rian, Maral Abka­rian, Simon Abka­rian, Chou­chane Agoud­jian, Anaïs Ancel, Chloé Astor, Maud Bre­the­noux, Laurent Clau­waert, Vic­tor Fra­det, Aurore Fré­mont, Chris­tina Galas­tian Agoud­jian, Lucas Hum­bert, Rafaela Jir­kovsky, Natha­lie Le Bou­cher, Bap­tiste Léon, Oli­vier Man­sard, Eliot Mau­rel, Ned­jma Merahi, Manon Pélis­sier, Annie Rumani, Cathe­rine Schaub-Abkarian, Suzana Tho­maz, Fré­dé­rique Voruz.

Musique com­po­sée et inter­pré­tée par le trio des How­lin’ Jaws ; dra­ma­tur­gie et col­la­bo­ra­tion artis­tique Pierre Ziadé ; créa­tion lumière  Jean-Michel Bauer, Geof­froy Adra­gna ; créa­tion musi­cale : How­lin’ Jaws (Dji­van Abka­rian, Bap­tiste Léon, Lucas Hum­bert) ; créa­tion col­lec­tive des cos­tumes sous le regard de Cathe­rine Schaub Abka­rian ; créa­tion décor  Simon Abka­rian et Phi­lippe Jasko ; cho­ré­gra­phies de l’ensemble de la troupe.

Spec­tacle récom­pensé par 3 Molières (auteur fran­co­phone, mise en scène, théâtre public) | 2 Prix du Syn­di­cat de la cri­tique (révé­la­tion théâ­trale Aurore Fré­mont, meilleure musique de scène How­lin’ Jaws) | Prix Théâtre SACD

Au théâtre du Gym­nase, Mar­seille, du 25 au 28 jan­vier 2023.

Au théâtre du Soleil, Car­tou­che­rie, du 10 juin au 15 juillet 2022.

Au Liberté, Tou­lon, le 23 juillet 2021.

Au théâtre natio­nal de Nice, du 8 au 10 juillet 2021.

Au théâtre des Céles­tins, Lyon, du 23 juin au 3 juillet 2021.

A la Comé­die de Picar­die, Amiens, du 19 au 20 mai 2021.

Au Grand T, Nantes, du 6 avril au 10 avril 2021.

A la MC2, Gre­noble, du 24 au 26 février 2021.

Au théâtre Molière, Sète, du 11 au 12 février 2021.

A la Fila­ture, Mul­house, du 1er au 2 décembre 2020.

Au théâtre du Soleil, Car­tou­che­rie, du 25 sep­tembre au 3 novembre 2019.

Leave a Comment

Filed under Théâtre

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>