Théa Rojzman & Joël Alessandra, Le Voyageur

Un par­cours initiatique

Avec ce récit, la scé­na­riste déroule une jolie fable sur la vie, sur le mode d’existence que l’on peut choi­sir à cer­tains moments. Elle fait prendre conscience qu’il ne faut pas hési­ter à sor­tir de son confort, prendre des che­mins de tra­verse tou­jours enri­chis­sants. C’est aussi un encou­ra­ge­ment à aller vers les autres, à ne pas reje­ter sys­té­ma­ti­que­ment ce et ceux qui nous entourent.
À l’aide la Joconde, peut-on rêver meilleur guide, dont elle rap­pelle les grandes et belles carac­té­ris­tiques ?, la scé­na­riste place son héros dans une situa­tion qu’il lui faut gérer dif­fé­rem­ment. La ren­contre, grâce à une femme, avec Léo­nard lui ouvre des pers­pec­tives tout en éclai­rant quelque peu ce génie et quelques axes de son œuvre. C’est aussi la curio­sité qu’il faut avoir pour s’ouvrir à de nou­veaux horizons.

Patrick, sur­nommé Patoche, est gar­dien au Musée du Louvre. Il est affecté à l’aile Denon avec La Joconde. Il ne sup­porte plus celle-ci, la pré­sen­ta­tion du tableau par la guide, ses col­lègues qui ne l’invitent pas. Il a cin­quante ans et rentre chez sa mère, une femme très auto­ri­taire.
Alors que, face au tableau, il l’insulte, il entend : “Viens, Viens, Patrick,” Il s’approche, esca­lade la pro­tec­tion et touche du doigt la toile. Aspiré, il tombe en Tos­cane. Gine­vra, la sœur de Lisa Ghe­rar­dini, l’invite à mon­ter près d’elle dans sa char­rette tirée par un che­val et l’emmène chez Vinci pour lui faire décou­vrir les pre­mières années de Léo­nard. Puis par des allers-retours entre sa vie pari­sienne et ce qu’il découvre sur les pas de son intri­gante guide, la fré­quen­ta­tion d’un aussi intri­gant Léo­nard, il va prendre conscience que…

Joël Ales­san­dra assure une mise en images entiè­re­ment réa­li­sée par la tech­nique de l’aquarelle, que ce soient les pro­ta­go­nistes ou les nom­breux décors, ceux du Louvre et de Tos­cane. Il retient un bleu froid pour toutes les scènes où Patrick est à Paris et des teintes chaudes, lumi­neuses, pour toutes les planches dont l’action se situe en Tos­cane et pour les tableaux expo­sés au musée.
Un album huma­niste, sen­sible, qui éclaire ces vies pos­sibles si on le sou­haite, un récit ini­tia­tique vers l’amour, mis en images avec force.

serge per­raud

Théa Rojz­man (scé­na­rio) & Joël Ales­san­dra (des­sin et cou­leur), Le Voya­geur, Édi­tions Daniel Maghen, mars 2023, 150 p. — 26,00 €.

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