Les formes de l’éros
La Suissesse Vanessa Safavi, pour sa double exposition, crée un univers gourmand, facétieusement, ambigu. Nous sommes projetés dans une sorte de confiserie mais tout autant près d’un sex-shop au vu de formes à l’évidence sexuelle quasi imparables.
L’artiste ironise la séduction mais en joue dans un conglomérat de profondeur et de légèreté pour re-présenter le corps, la symbolique des genres et l’histoire de l’esthétique.
Vanessa Safavi revient ainsi aux fondamentaux de la sculpture par une exploration approfondie des matériaux. Elle en étire les possibilités physiques et symboliques. Caoutchoucs, silicone, résine sont des éléments essentiels de son travail. Et plus particulièrement, le silicone, sa sensualité, sa texture proche de la peau.
Sa mutabilité, ses effets de transparence, jouxtent une forme de fétichisme ironisée par les exubérances joyeuses de la culture pop d’un Ettore Sottsass ou d’un John McCracken dont l’artiste reprend les chromatismes lumineux.
L’artiste développe de la sorte un langage plastique singulier et plein d’esprit, infusé d’abstraction géométrique et de post-minimalisme. Le tout dans une approche aussi ludique que sensuelle.
jean-paul gavard-perret
Vanessa Safavi, I Feel my Dreams Slime at Night, Galerie Fabienne Levy, Lausanne et Genève, à partir du 23 mars 2023.