“Les conséquences de ce qu’on ne fait pas sont les plus grave” (J. B.)
Annabelle Dupret dans ce numéro de sa revue offre un bel écrin au créateur iconoclaste belge Jan Bucquoy. Le septuagénaire est plus jeune que jamais. Il a débuté comme régisseur de théâtre et, après une carrière de scénariste de bande dessinée, il s’est lancé dans le cinéma.
Il est surtout connu pour ses interventions intrépides à la télévision, son coup d’État annuel à Bruxelles et ses musées plus ou moins durables, tel que le musée de la femme (où des femmes nues étaient exposées) ou le musée du slip.
Il reprend le flambeau des surréalistes belges — à savoir les essentiels. Aux limites du réel et les franchissant depuis Le Bal du rat mort qui fut son premier album à succès il poursuit un réalisme magique iconoclaste et souvent érotique, parfois sous son nom et parfois sous de multiples pseudonymes.
Il n’est jamais là où il est attendu en ses nombreuses “performances” et ne cesse d’avancer par coups du boutoir. Le frondeur crée des univers aussi dérisoires que spectaculaires pour le plaisir du regard et de l’esprit. Le rire reste son maître mot pour faire la nique à tous ceux qui se prennent au sérieux et il rappelle au besoin que l’huile de friture reste son médium de prédilection. Histoire de ranimer son amitié élective avec Raoul Vaneigem.
jean-paul gavard-perret
Jan Bucquoy, revue Or Bor, n° 9, editions IMAGES, Bruxelles, 2023.