Mathieu Lindon poursuit une quête qui reste le point d’appui de sa recherche et création littéraire.
“Je suis une archive à moi tout seul”, annonce ici l’auteur non sans ironie mais tout autant de justesse.
Il évoque son histoire telle qu’elle fut et comme une archive vivante. Il témoigne de son père, Jérôme Lindon, directeur des éditions de Minuit de 1948 jusqu’à sa mort en 2001, de sa famille et de la celle “des auteurs”, dont Sam (Samuel Beckett), Alain Robbe-Grillet, Marguerite Duras, Jean Echenoz, et beaucoup d’autres.
Il collabora d’ailleurs avec eux et ne fut pas pour rien dans la création de la si belle revue “Minuit” dont nous espérons la réédition sous forme d’un livre.
L’auteur parle de passion, d’amour et de famille, de pouvoir, de succession et de transmission, de génie, de bonté, d’héroïsme, de ruse et de méchanceté. Nous assistons à l’existence d’un petit garçon qui n’a connu que les livres, l’édition, l’écriture et qui presque logiquement tomba dans celle-ci.
Et, comme aurait dit Beckett, “ça suit son cours”.
feuilleter le livre
jean-paul gavard-perret
Mathieu Lindon, Une archive, P.O.L éditeur, Paris, 2023, 240 p. — 19,00 €.