Eckhart, Du détachement à l’anéantissement

Eckhart et le détachement

Eckhart passa sa vie à mettre de l’ordre dans le chaos pour en reve­nir à un Dieu dont le par­fum, déjà à l’époque, s’évaporait.
Son texte res­semble à une homé­lie en hom­mage aux justes et qui se ter­mine ainsi : “Puissions-nous aimer la jus­tice pour l’amour d’elle-même et de Dieu et sans un pour­quoi, qu’à cela Dieu nous aide ! Amen”.

Néan­moins, dans la déité dont parle le Maître, Dieu est dépouillé de ses attri­buts. Habité par ce “Dieu vidé”, l’homme en se niant se réa­lise, divi­nisé. Existent dans cette quête de l’intime une expé­rience para­doxale du déta­che­ment et une volonté d’exprimer l’indicible.
Le tout dans une approche des limites de la rai­son et de langage.

La nota­tion du déta­che­ment est bien loin de celle de Marc Aurèle et des Stoï­ciens. Chez Eck­hart, la per­sis­tance à être cette vertu prend un autre sens.
Il s’agit de sup­por­ter l’anéantissement pour rebon­dir des­sus afin de tou­cher à un en-soi particulier.

jean-paul gavard-perret

Eck­hart, Du déta­che­ment à l’anéantissement, Edi­tions Louise Bottu, Paris, 2022, 94 p. — 13,00 €.

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