Robert Louis Stevenson, L’Île au trésor — Deux éditions, illustrée ou bilingue

Le plus célèbre roman de pirates…

Deux édi­tions fort dif­fé­rentes dans leur pré­sen­ta­tion mais qui, sin­gu­liè­re­ment, se com­plètent idéalement.

C’est parce qu’on lui avait demandé de tout noter sur l’histoire de l’île au tré­sor qu’en cet an de grâce 17.., Jim Haw­kins entre­prend de cou­cher sur la papier tous les détails rela­tifs à cette aven­ture, du début à la fin sauf, bien sûr, don­ner la posi­tion des lieux où une par­tie du tré­sor se trouve encore.
Tout a com­mencé quand Jim voit arri­ver un marin qui, appre­nant que la crique est peu fré­quen­tée, décide de s’installer à l’auberge de L’Amiral Ben­bow tenue par les parents du jeune gar­çon. Il jette quelques pièces d’or en récla­mant à boire. Ce seront les seules que les caba­re­tiers ver­ront mal­gré la quan­tité incroyable de rhum qu’il ingurgite.

Mais l’alcool finit par avoir le des­sus et celui qui se fait appe­ler le Capi­taine meurt. Sur lui, Jim trouve une petite clé qui ouvre la malle entre­po­sée dans la chambre. Outre quelques pièces que sa mère récu­père immé­dia­te­ment, Jim trouve une carte indi­quant un tré­sor.
Il porte sa décou­verte au doc­teur Live­sey qui dîne en com­pa­gnie du sei­gneur Treaw­ney. Ceux-ci décident alors d’affréter un navire et son équi­page puis de par­tir à la recherche de cette île.
Et défile alors toute la gale­rie des pro­ta­go­nistes immor­ta­li­sés à ce jour Alexandre Smol­lett, le capi­taine de l’Hispaniola, Long John Sil­ver ce pirate uni­jam­biste chef de la muti­ne­rie, Pew, et, bien sûr, le héros en la per­sonne du jeune Jim Hawkins.

Ce texte est paru d’abord en feuille­ton, comme c’était la cou­tume à l’époque dans la revue Young Folks du 1er octobre 1881 au 28 jan­vier 1882 sous le nom de plume Capi­taine George North. Il ren­contre un vif suc­cès tant auprès du public jeune que moins jeune.
C’est le 21 novembre 1883 que ce texte est publié en volume chez Cas­sel & Co, un texte sen­si­ble­ment modi­fié par rap­port au feuilleton.

Les Édi­tions Daniel Maghen font paraître le roman tra­duit par Jean-Jacques Grief en 2018 pour les édi­tions Tris­tam. Ils pri­vi­lé­gient un for­mat qui auto­rise une mise en page aérée et met en valeur les illus­tra­tions réa­li­sées par le talen­tueux Riff Reb’s.
La pré­sen­ta­tion est superbe avec un dos toilé, une cou­ver­ture rigide où le titre est en relief. Les très nom­breuses illus­tra­tions, presque une toutes les deux pages, sont soit en noir et blanc, soit en cou­leurs lorsqu’elles occupent une page entière. Elles sont évo­ca­trices, ren­forcent l’intérêt du texte et donnent au livre une autre dimension.

La pré­sen­ta­tion par Folio s’inscrit dans le cadre de leur col­lec­tion bilingue, un for­mat poche plus com­pact pour en fait, pré­sen­ter deux romans, l’édition Oxford Worlds Clas­sics de 1883 et la tra­duc­tion en regard de Marc Porée faite en 2000.
Le volume est enri­chi par un tra­vail biblio­gra­phique avec une brève bio­gra­phie et une pré­face du tra­duc­teur qui replace le roman dans l’œuvre et relate les condi­tions d’élaboration de L’Île au tré­sor. Une série de notes, en fin de volume, apporte des pré­ci­sions bien venues.

Un magni­fique tra­vail édi­to­rial de la part des deux édi­teurs pour se replon­ger avec délices dans les aven­tures de ce mousse passé à la pos­té­rité pour le plus grand plai­sir des lecteurs.

serge per­raud

Robert Louis Ste­ven­son, L’Île au tré­sor (Trea­sure Island), Édi­tions Daniel Maghen, novembre 2022, 304 p. – 39,00 € : Folio Bilingue n°239, octobre 2022, 528 p. – 11,90 €.

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