Le plus célèbre roman de pirates…
Deux éditions fort différentes dans leur présentation mais qui, singulièrement, se complètent idéalement.
C’est parce qu’on lui avait demandé de tout noter sur l’histoire de l’île au trésor qu’en cet an de grâce 17.., Jim Hawkins entreprend de coucher sur la papier tous les détails relatifs à cette aventure, du début à la fin sauf, bien sûr, donner la position des lieux où une partie du trésor se trouve encore.
Tout a commencé quand Jim voit arriver un marin qui, apprenant que la crique est peu fréquentée, décide de s’installer à l’auberge de L’Amiral Benbow tenue par les parents du jeune garçon. Il jette quelques pièces d’or en réclamant à boire. Ce seront les seules que les cabaretiers verront malgré la quantité incroyable de rhum qu’il ingurgite.
Mais l’alcool finit par avoir le dessus et celui qui se fait appeler le Capitaine meurt. Sur lui, Jim trouve une petite clé qui ouvre la malle entreposée dans la chambre. Outre quelques pièces que sa mère récupère immédiatement, Jim trouve une carte indiquant un trésor.
Il porte sa découverte au docteur Livesey qui dîne en compagnie du seigneur Treawney. Ceux-ci décident alors d’affréter un navire et son équipage puis de partir à la recherche de cette île.
Et défile alors toute la galerie des protagonistes immortalisés à ce jour Alexandre Smollett, le capitaine de l’Hispaniola, Long John Silver ce pirate unijambiste chef de la mutinerie, Pew, et, bien sûr, le héros en la personne du jeune Jim Hawkins.
Ce texte est paru d’abord en feuilleton, comme c’était la coutume à l’époque dans la revue Young Folks du 1er octobre 1881 au 28 janvier 1882 sous le nom de plume Capitaine George North. Il rencontre un vif succès tant auprès du public jeune que moins jeune.
C’est le 21 novembre 1883 que ce texte est publié en volume chez Cassel & Co, un texte sensiblement modifié par rapport au feuilleton.
Les Éditions Daniel Maghen font paraître le roman traduit par Jean-Jacques Grief en 2018 pour les éditions Tristam. Ils privilégient un format qui autorise une mise en page aérée et met en valeur les illustrations réalisées par le talentueux Riff Reb’s.
La présentation est superbe avec un dos toilé, une couverture rigide où le titre est en relief. Les très nombreuses illustrations, presque une toutes les deux pages, sont soit en noir et blanc, soit en couleurs lorsqu’elles occupent une page entière. Elles sont évocatrices, renforcent l’intérêt du texte et donnent au livre une autre dimension.
La présentation par Folio s’inscrit dans le cadre de leur collection bilingue, un format poche plus compact pour en fait, présenter deux romans, l’édition Oxford Worlds Classics de 1883 et la traduction en regard de Marc Porée faite en 2000.
Le volume est enrichi par un travail bibliographique avec une brève biographie et une préface du traducteur qui replace le roman dans l’œuvre et relate les conditions d’élaboration de L’Île au trésor. Une série de notes, en fin de volume, apporte des précisions bien venues.
Un magnifique travail éditorial de la part des deux éditeurs pour se replonger avec délices dans les aventures de ce mousse passé à la postérité pour le plus grand plaisir des lecteurs.
serge perraud
Robert Louis Stevenson, L’Île au trésor (Treasure Island), Éditions Daniel Maghen, novembre 2022, 304 p. – 39,00 € : Folio Bilingue n°239, octobre 2022, 528 p. – 11,90 €.