Après avoir étudié la photographie à Chicago (Columbia College) puis à New York (ICP) de 1995 à 1997, Marcelline Delbecq propose un travail qui s’est peu à peu éloigné de la pratique de l’image pour se concentrer sur la potentialité cinématographique ou photographique de l’écriture.
Elle a créé un univers narratif mis en mots et en sons pour convoquer un ensemble d’images mentales oscillant entre description et fiction, passé et présent. Dans ses installations sonores, publications et lectures en public, les mots mettent en jeux la question du regard en devenant à leur propre tour des images.
Ici c’est le souvenir d’une photographie de Brassaï — “Phénomène de l’extase” — qui ouvre une réflexion sur le regard, la mémoire et la photographie. En une succession de courts fragments, Marcelline Delbecq “monte” deux flux de conscience qui tour à tour se croisent, se rejoignent ou s’éloignent. ”
Oublier, voir convoque des réalités divergentes, crée des jeux de miroir infinis où on ne sait plus qui de l’observateur ou de l’observé vole quelque chose de son image à l’autre.
jean-paul gavard-perret
Marcelline Delbecq, Oublier, voir, Editions Manuella Paris 2022, 252 p. - 25,00 €.