Escalier des songes
Audrey Matt-Aubert repeint la “nuit indigo” sur la porte d’un “ciel” inédit, l’image qui hante le regard en d’étranges rêves mais pour réveiller nos émotions en des figurations étranges crépusculaires et hypnotiques.
Se crée une errance en des lieux qui nous échappe. Ils sont plus ou moins désertiques, nocturnes mais loin de tout contexte géographique. L’âme y vaque face à des objets eux aussi énigmatiques.
Leur nombre est réduit volontairement et crée l’équilibre des compositions là où la chose se transforme en véritables portraits hiératiques. Des sphères, spirales, ressorts, par leurs courbes et leurs formes circulaires se retrouve le leitmotiv de telles oeuvres où surgissent néanmoins des rainures d’un socle en bois, des mouchetures d’une pastèque, la touffe en éventail d’un oiseau du paradis.
Cela ajoute de l’étrange à l’étrange en un lien du rêve au réel, de l’imagination à la matière. L’artiste, entre les couleurs, verse une étrange musique visuelle pour nous donner son et du coeur. La lumière discrète jusque dans son ombre devient consolatrice.
La créatrice efface le sommeil pour un rêve éveillé dans la valse lointaine des formes qui murmurent en découpant l’espace.
Le temps de la fascination ne cesse de ramper puis de s’élever à mesure que le regard contemple de telles oeuvres qui ensuite nous accompagnent pour nous ouvrir un monde inconnu ou qui fait retour du fond de l’inconscient.
jean-paul gavard-perret
Audrey Matt Aubert, Nuit-Indigo, Galerie Isabelle Gounod, Paris, du 20 octobre au 26 novembre 2022.