Marina Vitaglione, Solastalgia (exposition)

Son nom, Venise

Dans sa docu­fic­tion inti­tulé Solas­tal­gia, Marina Vita­glione ima­gine un récit dans lequel la ville lagu­naire fait la chro­nique de sa  dis­pa­ri­tion.  Il s’agit d’un récit d’anticipation. Il met en scène la trace d’un ins­tant dont les humains ne sai­sissent pas encore l’enjeu.
Dès lors, l’artiste crée une mémoire projective.

Venise, déjà déser­tée par ses habi­tants, est len­te­ment sub­mer­gée sous les eaux,. Cela per­met de ques­tion­ner sur une situa­tion éco­lo­gique cri­tique. La ville est mena­cée par le chan­ge­ment cli­ma­tique. Ses fon­da­tions et ses bâti­ments sont éro­dés par l’eau et son sol s’affaisse.
La pho­to­graphe nous per­met de réin­ves­tir notre his­toire. De plus, existe aussi une confron­ta­tion expé­ri­men­tale aux confins des pos­sibles de la pho­to­gra­phie. La maté­ria­lité de l’image y est centrale.

Les acci­dents pho­to­gra­phiques pro­vo­qués par Marina Vita­glione en plon­geant ses néga­tifs dans l’eau de mer de l’Adriatique sou­lignent le dan­ger d’une mise en forme de la mémoire fixée dans un médium. Son voi­lage et la chi­mie de la pel­li­cule débouchent sur un ima­gi­naire de l’agression.
Non seule­ment Venise qui dis­pa­raît, mais l’image elle-même n’offre au regard que des “restes”.

jean-paul gavard-perret

Marina Vita­glione, Solas­tal­gia, Centre cultu­rel des Salorges, Noirmoutier-en-l’Île, du 08 au 16 Sep­tembre 2022

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Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com, Echos d'Italie / Echi dell'Italia

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